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Genese de la cuisine..

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La croustille<br />

L’École du jardin potager (1749) <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Combles contient une recette <strong>de</strong> « pommes<br />

<strong>de</strong> terre frites » : « Couper crue en tranches minces et faire frire au beurre ou à<br />

l’huile, après les avoir saupoudrées légèrement <strong>de</strong> farine. »<br />

Leur forme est bien celle <strong>de</strong>s croustilles et non celle <strong>de</strong>s frites. La cuisson à<br />

l’huile est courante et celle au beurre est correcte, puisqu’on connaissait le beurre<br />

nettoyé ou c<strong>la</strong>rifié : les pommes Maxim’s sont cuisinées avec ce beurre. La farine<br />

occupe <strong>la</strong> même fonction que <strong>la</strong> panure épicée aujourd’hui dans les croustilles<br />

commerciales, dites panées, assaisonnées ou croustil<strong>la</strong>ntes.<br />

Il semble bien que ce soit là <strong>la</strong> plus ancienne recette <strong>de</strong> croustilles (ou chips en<br />

Amérique, crisps, en Angleterre) connue. Était-elle connue en Nouvelle-France ?<br />

La question se pose.<br />

Patate ou pas patate ?<br />

Je les ai tout’ tout’ fait manger (bis)<br />

Patate à Mine, patate à Fine,<br />

Patate à Jacque… Jacqueline,<br />

Tra <strong>la</strong> <strong>la</strong>,<br />

Patate à Germinette<br />

Celle qui vend <strong>de</strong>s chopinettes,<br />

Un bon chapon à ma reine,<br />

Celle que mon cœur aime.<br />

Ernest Gagnon, Foyer Canadien, 1865<br />

Dans Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong> terre 13 (1899), Benjamin Sulte signale <strong>de</strong>s écrits<br />

intéressants. Ainsi, les Re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s Jésuites mentionnent, en 1613, en Acadie, <strong>de</strong>s<br />

racines <strong>de</strong> chiquebi : « Assez semb<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> patate mais d’un meilleur goût » et que<br />

les « Sauvages en mangeaient pour leur ordinaire avec <strong>de</strong> l’éper<strong>la</strong>n 14 ». Ici, il s’agit<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> patate en chapelet ou Apios americana. Il ajoute plus loin : « Les Acadiens,<br />

par exemple, qui <strong>la</strong> firent connaître à <strong>la</strong> France, l’exploitaient en grand dans leur<br />

pays. Les navigateurs ang<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s Antilles l’avaient introduite chez eux. » Ce n’est<br />

pas <strong>la</strong> première fois qu’un auteur avance ce postu<strong>la</strong>t. Son introduction en France<br />

est antérieure au Grand dérangement 15 comme nous venons <strong>de</strong> le voir.<br />

Il n’approuve pas les Québécois <strong>de</strong> l’appeler patate plutôt que pomme <strong>de</strong> terre.<br />

Grand-mère <strong>la</strong> nommait pétak, dérivé <strong>de</strong> l’algonquin patak. Dans leur système<br />

322 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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