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Genese de la cuisine..

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<strong>de</strong> Persépolis en 330 avant J. C. L’Europe n’est pas en reste. De nombreux festins<br />

remarquables sont restés dans les annales <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> gastronomie. Dans<br />

l’Italie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance, on utilisait tellement d’épices pour ces fêtes, qu’on al<strong>la</strong>it<br />

les moudre au moulin à farine ! Pour le seul service <strong>de</strong> François I er , 700 personnes<br />

sont requises. Quand le roi se rend à Fontainebleau, nouvelle Rome <strong>de</strong> l’époque,<br />

un cortège <strong>de</strong> dix mille personnes défile pendant <strong>de</strong>s jours et <strong>de</strong>s jours, venant <strong>de</strong><br />

tous les bourgs avoisinants, vers le château. Les marchands « à <strong>la</strong> suite » suivent <strong>la</strong><br />

cour 122 . Sous le règne <strong>de</strong> Louis XIV, <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> personnes œuvrent à l’é<strong>la</strong>boration<br />

<strong>de</strong>s banquets. Dix mille personnes visitent Versailles chaque jour. Trois<br />

mille y logent. Lors <strong>de</strong>s grands banquets, 1 500 personnes s’agitent aux <strong>cuisine</strong>s 123 .<br />

Ce nombre atteint 2 000 à certaines pério<strong>de</strong>s.<br />

La <strong>cuisine</strong> bouche (on disait alors Le Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bouche du Roi) <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison<br />

du roi emploie 500 officiers appartenant tous à <strong>la</strong> noblesse, véritable gérontocratie.<br />

Quatre cent quatre-vingt-dix-huit officiers au total auront assuré pendant son règne<br />

le seul service du roi. Ils sont divisés en quatre groupes travail<strong>la</strong>nt chacun trois mois<br />

par année seulement. Trois cent soixante-quinze cuisiniers les assistent.<br />

Le « Grand couvert » est servi aux réceptions <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille royale, aux souverains,<br />

ambassa<strong>de</strong>urs, hauts pré<strong>la</strong>ts et invités d’honneur. Le « Petit couvert » est réservé<br />

à un petit nombre <strong>de</strong> convives. Ce menu pouvait comprendre : Potage <strong>de</strong> tortues,<br />

Potage à <strong>la</strong> royale, Potage <strong>de</strong> marmite, Potage <strong>de</strong> <strong>la</strong>itues farcies, Gigot <strong>de</strong> mouton à<br />

<strong>la</strong> royale, Jambon cuit au four (clouté <strong>de</strong> girofle et sucré), Langue <strong>de</strong> bœuf en ragoût,<br />

Faisan rôti à <strong>la</strong> sauce poivra<strong>de</strong>, Chapon aux huîtres, Asperges à <strong>la</strong> sauce douce (hol<strong>la</strong>ndaise<br />

à <strong>la</strong> crème), un p<strong>la</strong>t <strong>de</strong> Petits pois verts, une Crème <strong>de</strong> pistaches, Pâtisseries<br />

et Fruits frais. Le « Très petit couvert » est le repas servi au roi lorsqu’il dîne seul.<br />

Jusqu’en 1960, dans les menus <strong>de</strong> <strong>la</strong> bourgeoisie française, il sera d’usage <strong>de</strong><br />

consommer <strong>de</strong>ux potages, un lié, un c<strong>la</strong>ir.<br />

Le règne <strong>de</strong> Louis XIV verra l’étiquette érigée en dogme. « Ce fut le rôle du<br />

xvii e siècle que d’enseigner l’art <strong>de</strong>s services et l’équilibre <strong>de</strong>s mets, avec toute une<br />

« liturgie » au sens grec, du moins chez le roi et les grands où officiait un personnel<br />

innombrable, spécialisé et hiérarchisé. Louis XIV n’était pas pour rien fils d’Espagnole,<br />

mari d’Espagnole et il entendait <strong>de</strong> surcroît en remontrer à l’Espagne même<br />

sur le chapitre <strong>de</strong> l’étiquette 124 . »<br />

Partout dans le mon<strong>de</strong>, les chefs français donnent le ton : ils prolongent l’héritage<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> <strong>de</strong> cour issue <strong>de</strong> l’Ancien Régime. Il ne s’agit pas ici <strong>de</strong> retourner<br />

en arrière. Le profond conservatisme <strong>de</strong> notre <strong>cuisine</strong> nous incite au contraire à<br />

Le passé français<br />

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