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Genese de la cuisine..

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communément en Espagne & dans nos provinces méridionales, où on n’a jamais<br />

observé qu’il produisit <strong>de</strong> mauvais effets 22 . »<br />

Le Dictionnaire <strong>de</strong> l’agriculture recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuire avec sel et vinaigre<br />

pour <strong>la</strong> conserver, et suggère <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommer comme les Italiens, en sa<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

avec huile et vinaigre. Le catalogue Vilmorin-Andrieux 23 <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse parmi les<br />

p<strong>la</strong>ntes du potager en 1778. Le célèbre gastronome français Jean Anthelme Bril<strong>la</strong>t-<br />

Savarin (1755-1826), ajoute : « Ce légume ou fruit, comme on voudra l’appeler,<br />

était presqu’entièrement inconnu à Paris il y a quinze ans. C’est à l’inondation<br />

<strong>de</strong>s gens du Midi que <strong>la</strong> Révolution a conduits dans <strong>la</strong> capitale, où presque tous<br />

ont fait fortune, qu’on doit <strong>de</strong> l’y avoir acclimaté. D’abord fort cher, il est <strong>de</strong>venu<br />

très commun et dans l’année qui vient <strong>de</strong> finir, on le voyait à <strong>la</strong> Halle par grands<br />

paniers, tandis qu’il s’y vendait auparavant par <strong>de</strong>mi-douzaine… Quoi qu’il en<br />

soit, les tomates sont un grand bienfait pour une <strong>cuisine</strong> recherchée. »<br />

Remarquons qu’il écrit : était presqu’entièrement inconnu à Paris il y a quinze<br />

ans. Elle était donc discrètement présente comme produit <strong>de</strong> luxe : d’abord fort<br />

cher, précise-t-il. Monsieur Gaterau, docteur en mé<strong>de</strong>cine, écrit en 1789 dans<br />

Description <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes qui croissent aux environs <strong>de</strong> Montauban ou qu’on cultive<br />

dans les jardins : « Lycopersicum : M. Pomme d’amour : tomate : tige herbacée ;<br />

feuilles conjugées, découpées. Cultivée dans les potagers. Ses fruits sont narcotiques,<br />

ophtalmiques, résolutifs. » Nico<strong>la</strong>s Appert, inventeur <strong>de</strong>s conserves, <strong>la</strong> met<br />

en bouteilles en 1795. Il écrit : « J’ai fait ceuillir les tomates bien mûres, lorsqu’elles<br />

ont acquis leur belle couleur. Après les avoir bien <strong>la</strong>vées et égoutter, je les ai coupées<br />

en morceaux et mis à fondre sur le feu dans un vase <strong>de</strong> cuivre bien étamé.<br />

Lorsqu’elles ont étées bien fondues et réduites d’un tiers <strong>de</strong> leur volume, je les ai<br />

passées au tamis c<strong>la</strong>ir, assez fin cependant pour retenir les pépins ; le tout passé,<br />

j’ai remis <strong>la</strong> décoction sur le feu, et je l’ai rapprochée <strong>de</strong> manière qu’il n’en restât<br />

que le tiers du volume total. Ensuite j’ai fait refroidir dans <strong>de</strong>s terrines <strong>de</strong> grès,<br />

et <strong>de</strong> suite mis en bouteille, etc. Pour leur donner un bon bouillon seulement au<br />

bain-marie, etc. Je n’ai pas encore fait d’expérience sur les fleurs ; mais il n’y a pas<br />

<strong>de</strong> doute que cette nouvelle métho<strong>de</strong> donnera les moyens d’en obtenir <strong>de</strong>s résultats<br />

précieux et économiques. » Comme on voit, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> a très peu changé <strong>de</strong>puis.<br />

Le docteur Giovanni Battista Balbis, dans Flore lyonnaise, Description <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ntes qui croissent dans les environs <strong>de</strong> Lyon et sur le Mont Pi<strong>la</strong>t (1827), écrit :<br />

« Le suc <strong>de</strong> ces baies (Lycopersicum) est employé dans les sauces et les ragoûts. »<br />

Michel Etienne Descourtilz, en 1828, ajoute dans Flore pittoresque et médicale <strong>de</strong>s<br />

124 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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