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Genese de la cuisine..

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innocuité, car elle était utilisée en mé<strong>de</strong>cine. Il est intéressant <strong>de</strong> savoir qu’elle est<br />

passée <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacie à <strong>la</strong> table comme le sucre.<br />

Les tomates étaient cultivées dans les jardins <strong>de</strong> Louis XIV comme p<strong>la</strong>nte<br />

ornementale : « La tomate n’était encore considérée que comme un élément ornemental<br />

et <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong> terre, une curiosité botanique. » (G. et G. Blond) Tôt sous<br />

son règne, elle entre dans <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> sauce espagnole dite aussi sauce<br />

brûlée, base <strong>de</strong> nombreuses préparations culinaires et indissociable <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute<br />

<strong>cuisine</strong>. Le gastronome et critique culinaire Curnonski écrit : « Sauce importée<br />

en France par les cuisiniers espagnols appelés au service <strong>de</strong>s <strong>cuisine</strong>s royales sous<br />

Louis XIV. » L’écrivain Jacques Saint-Germain confirme : « L’espagnole, vraisemb<strong>la</strong>blement<br />

créée pour Marie-Thérèse. 20 » Rappelons que Marie-Thérèse d’Autriche<br />

(Madrid, 10 septembre 1638-Versailles, 30 juillet 1683) était infante d’Espagne.<br />

Elle fut l’épouse <strong>de</strong> Louis XIV et reine <strong>de</strong> France. Le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France fut <strong>la</strong> première<br />

région à connaître <strong>la</strong> tomate. De gran<strong>de</strong>s familles provençales comme les<br />

Collioures étaient présentes à Versailles et occupaient <strong>de</strong> hautes fonctions. Elles<br />

recevaient régulièrement <strong>de</strong>s envois d’aliments <strong>de</strong> Provence dont l’huile d’olive<br />

et <strong>la</strong> pâte d’anchois. Monsieur Bontems, premier valet <strong>de</strong> chambre du roi, était<br />

leur protecteur et recevait <strong>de</strong>s provisions <strong>de</strong> Marseille. Il était aussi grainetier et<br />

<strong>de</strong>vait donc être naturellement à l’affût <strong>de</strong>s nouveautés horticoles. Marie Anne <strong>de</strong><br />

Latournelle, favorite <strong>de</strong> Louis XV, se fait <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s tomates pourries en 1738. La<br />

tomate était donc connue et… abondante !<br />

En Angleterre, en 1728, on ajoutait déjà <strong>de</strong>s tomates dans <strong>la</strong> soupe. Elle y<br />

<strong>de</strong>vient popu<strong>la</strong>ire en 1750. Philip Miller, directeur du Jardin médicinal <strong>de</strong> Chelsea,<br />

note en 1752 que les tomates sont « très utilisées en Angleterre pour les soupes 21 ».<br />

Hannah G<strong>la</strong>sse, dans The art of cookery (1747), donne une recette d’aiglefin à<br />

l’espagnole contenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> tomate. Elle pourrait donc avoir été réintroduite au<br />

Québec après 1760. Di<strong>de</strong>rot <strong>la</strong> vante dans L’Encyclopédie en 1765 : « Tomate : C’est<br />

le nom que porte <strong>la</strong> pomme d’amour à <strong>la</strong> côte <strong>de</strong> Guinée (Côtes <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong><br />

l’Ouest), où elle croît abondamment. Les Espagnols qui ont appris <strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong><br />

ce pays à manger <strong>de</strong> ce fruit, ont adopté aussi ce nom. Ils les cultivent fort communément<br />

dans leurs jardins & c’est chez eux que <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> cette p<strong>la</strong>nte est passée<br />

<strong>de</strong>puis quelques années en Languedoc et en Provence où on l’appelle du même<br />

nom. Le fruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> tomate étant mûr est d’un beau rouge, & il contient une pulpe<br />

fine, légère & très succulente, d’un goût aigrelet relevé & fort agréable, lorsque ce<br />

fruit est cuit dans le bouillon ou divers ragoûts. C’est ainsi qu’on le mange fort<br />

Le passé ang<strong>la</strong>is<br />

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