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Genese de la cuisine..

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En Europe, le sel coûte cher. À l’instar <strong>de</strong>s Indiens d’Amérique, les paysans<br />

pauvres salent leurs aliments à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cendres <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes végétales.<br />

Sur son usage à table, Kalm notait : « Chacun a <strong>la</strong> liberté au cours d’un repas,<br />

<strong>de</strong> prendre du sel sur son assiette et <strong>de</strong> saler selon sa convenance, il y a toujours<br />

sur <strong>la</strong> table du sel en quantité suffisante et ici, on n’éparge pas <strong>la</strong> salière moins que<br />

chez nous 22 . » Il poursuit : « Le sel que l’on trouve ordinairement à table est b<strong>la</strong>nc<br />

et fin ; j’ai pu voir en certaines occasions du sel gris 23 . » Les gastronomes préfèrent<br />

le sel <strong>de</strong> mer gris. Il est plus rond en bouche, moins agressif que le sel gemme et<br />

contient en plus <strong>de</strong>s oligo-éléments.<br />

Dans certaines régions <strong>de</strong> France, dans les fermes où on employait <strong>de</strong>s « engagés<br />

», le sel était remisé sous le siège d’un fauteuil <strong>de</strong> bois fabriqué exprès, muni<br />

d’un dossier et <strong>de</strong> bras. L’aïeule <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison montait <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> sur ce trésor en<br />

restant assise <strong>de</strong>ssus toute <strong>la</strong> journée !<br />

Usages<br />

Les convives, dans le service à <strong>la</strong> française d’autrefois où l’on servait dix ou douze<br />

p<strong>la</strong>ts en même temps, ne goûtaient pas à tout. « À <strong>la</strong> différence d’aujourd’hui, le<br />

convive <strong>de</strong> l’époque n’est pas obligé <strong>de</strong> goûter tous les p<strong>la</strong>ts 24 . » Ils choisissent<br />

un peu comme nous le faisons <strong>de</strong> nos jours lorsque l’on comman<strong>de</strong> un numéro<br />

cinq pour dix au restaurant chinois. On goûte à ce qui nous tente. Comme au<br />

xvii e siècle : « Chaque service comporte plusieurs p<strong>la</strong>ts. Mais Louis XIV n’est pas<br />

contraint <strong>de</strong> les avaler tous : il choisit ceux qui lui p<strong>la</strong>isent 25 . »<br />

Les convives ordinaires doivent se contenter <strong>de</strong> ce qui se trouve à leur portée.<br />

Furetière décrit Le repas <strong>de</strong> cigogne : « On dit proverbialement, un repas <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cygogne, en par<strong>la</strong>nt d’un repas dont les mets sont tellement disposés, qu’il n’y a<br />

que le maître qui en puisse manger. » En effet, Kalm confirme cet usage en Nouvelle-France<br />

: « Il me priât <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer à dîner, et il me témoignait à table une<br />

bonté pleine <strong>de</strong> distinction ; s’il y avait par exemple quelques mets recherchés en<br />

quantité insuffisante pour qu’on puisse faire le tour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table, il en faisait servir<br />

seulement à ses voisines, au marquis La Galissonière et à moi-même, mais point<br />

aux autres 26 . »<br />

La mère <strong>de</strong> Robert <strong>de</strong> Roquebrune avait mis au point un stratagème ingénieux<br />

pour contrer l’inconvénient <strong>de</strong> manquer d’une chose à table lorsqu’elle recevait<br />

<strong>de</strong>s invités. En présentant le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> service aux gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison, <strong>la</strong> mère<br />

Les sources<br />

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