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Genese de la cuisine..

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Laurent est mort d’une colique <strong>de</strong> miserere », écrit Racine<br />

Gaulthérie couchée<br />

134 . Vers 1662, le miserere<br />

sert également à mesurer le passage du temps : « Le temps <strong>de</strong> dire, <strong>de</strong> réciter un<br />

miserere. » (Robert) Les Jésuites écrivent que le tremblement<br />

<strong>de</strong> terre <strong>de</strong> février 1663 dura <strong>de</strong>ux miserere 135 . Dans L’École<br />

parfaite <strong>de</strong>s Offi ciers <strong>de</strong> bouche (1717), aux instructions pour<br />

préparer le thé, on fait réciter un miserere pour le calcul du<br />

temps d’infusion. Ce miserere chronométrique fi nira sans<br />

doute lui aussi en un miserere intestinal ! Sœur Barcello, diététicienne,<br />

écrit vers 1950 : « L’aci<strong>de</strong> tannique retar<strong>de</strong> l’action<br />

digestive <strong>de</strong> <strong>la</strong> salive et du suc gastrique, par conséquent il<br />

ne faut pas le donner aux personnes qui souff rent du tube<br />

digestif. Cet aci<strong>de</strong> tend aussi à produire <strong>la</strong> constipation 136 . »<br />

Quelques écrivains <strong>de</strong> mœurs ont prétendu, dit le baron <strong>de</strong><br />

Zach, Adam Smith, célèbre économiste écossais, que l’usage<br />

du thé en ce pays, était <strong>la</strong> cause indirecte <strong>de</strong>s visages <strong>la</strong>rges et<br />

jouffl us qu’on appelle <strong>de</strong>s patapoufs. Le journaliste et homme<br />

politique britannique William Cobbett, qui écrivait sous le<br />

pseudonyme <strong>de</strong> Pierre le Porc Épic, affi rme vers 1821 que le<br />

thé est mauvais pour les pauvres ! Les Ang<strong>la</strong>is l’utilisent pour<br />

combattre <strong>la</strong> faim 137 . « On est surpris <strong>de</strong> constater les progrès faits au xviiie siècle<br />

par <strong>la</strong> consommation du thé, <strong>de</strong>venue <strong>la</strong> boisson habituelle <strong>de</strong> tous ceux qui trouvaient<br />

<strong>la</strong> bière trop chère : les plus pauvres, plutôt que <strong>de</strong> s’en passer, le buvait sans<br />

sucre 138 . » Furetière, à son époque (vers 1670), mentionne qu’il existe à Londres « trois<br />

mille lieux publics où l’on va boire du thé ». En 1800, en Angleterre, on boit 2 livres<br />

<strong>de</strong> thé par année par personne, soit environ 550 tasses. À <strong>la</strong> fi n du xixe Gaulthérie couchée<br />

siècle, on<br />

en consomme le double ! Catherine M. Buckton rapporte dans Health in the house,<br />

les ravages <strong>de</strong> ce breuvage chez les Ang<strong>la</strong>ises : « Je suis certaine que les mères et les<br />

fi lles <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne en Angleterre se ren<strong>de</strong>nt ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s en buvant trop <strong>de</strong> thé.<br />

Plusieurs mères et épouses m’en ont fait <strong>la</strong> confi <strong>de</strong>nce lors <strong>de</strong> mes lectures <strong>de</strong> l’hiver<br />

<strong>de</strong>rnier (1876) et j’ai été désolée d’apprendre jusqu’à quel point elles souff raient <strong>de</strong><br />

mauvaise santé. Maux au visage, tics, rhumatismes et bronchites sont les ma<strong>la</strong>dies<br />

communes rapportées. J’ai découvert que presque toutes buvaient beaucoup <strong>de</strong> thé. »<br />

Aujourd’hui, chaque Ang<strong>la</strong>is consomme en moyenne six tasses <strong>de</strong> thé par<br />

jour. Dans La bonne ménagère, on déplore ses ravages : « On ne saurait trop<br />

regretter d’avoir vu le thé se substituer dans nos campagnes à <strong>la</strong> bonne soupe qui<br />

Les munitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière<br />

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