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Genese de la cuisine..

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Autrefois on nommait « <strong>de</strong>mi-eusieu (ou <strong>de</strong>mi-oiseau) » tous les oiseaux du<br />

genre sarcelle, parce qu’ils paraissent par leurs mœurs aquatiques, <strong>de</strong>mi-oiseau,<br />

<strong>de</strong>mi-poisson. Dès le iv e siècle, les chrétiens regardaient les vo<strong>la</strong>tiles et vo<strong>la</strong>illes<br />

comme <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s maigres, et se sont permis l’un et l’autre dans les temps <strong>de</strong><br />

l’année où <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> était défendue. Parce que <strong>la</strong> Genèse, par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Création,<br />

dit que le cinquième jour Dieu commanda aux eaux <strong>de</strong> produire les poissons et<br />

les oiseaux qui volent sur <strong>la</strong> terre. Ce texte paraissait donner une même origine à<br />

<strong>de</strong>ux espèces d’animaux différents : on leur supposa en conséquence une même<br />

nature, et l’on crut pouvoir user également <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres les jours <strong>de</strong><br />

jeûne et d’abstinence. En France, cette décision fut regardée comme un principe<br />

incontestable ; même dans les ordres religieux les plus austères, dans ceux qui se<br />

dévouaient à un carême éternel. En certains temps <strong>de</strong> l’année, on accordait aux<br />

moines du gibier et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>ille. Dans un grand nombre <strong>de</strong> vies <strong>de</strong> saints et <strong>de</strong><br />

saintes, il est remarqué, comme une mortification particulière, qu’ils s’abstenaient,<br />

non seulement <strong>de</strong> chair, mais encore <strong>de</strong> vo<strong>la</strong>ille et <strong>de</strong> gibier bipè<strong>de</strong>. Il était<br />

assez conso<strong>la</strong>nt pour les moines <strong>de</strong> ces temps reculés <strong>de</strong> se mortifier en mangeant<br />

tous ces oiseaux délicats, domestiques ou autres. Les bénédictins souffraient avant<br />

tout <strong>de</strong> vivre dans un même dortoir tout habillés avec leur ceinture <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>, prêts<br />

à prier à toute heure. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vait probablement les ai<strong>de</strong>r à mettre un baume sur<br />

leur inconfort. Ne disait-on pas : « Bonne <strong>cuisine</strong>, bonne discipline » ?<br />

En France, sauf exception, ce n’est qu’après 1789 que le commun <strong>de</strong>s mortels<br />

peut tenir colombier. Mais Furetière ajoute que : « Ceux qui n’ont pas droit <strong>de</strong><br />

colombier à pied, peuvent avoir <strong>de</strong>s fuyes », c’est-à-dire une « petite volière qu’on<br />

ferme avec un volet, où on nourrit <strong>de</strong>s pigeons domestiques en petites quantités ».<br />

Au Québec, on pouvait lire à <strong>la</strong> fin du xix e siècle dans La bonne ménagère : « Le<br />

pigeon qu’il faut choisir <strong>de</strong> l’espèce dite sé<strong>de</strong>ntaire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong>s pigeons<br />

pattus peut être une source appréciable <strong>de</strong> revenus pour le ménage. Les pigeons<br />

pattus ont jusqu’à 10 couvées annuelles. » En 1949, le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture<br />

du Québec encourage l’élevage du pigeon. Paul-Émile Bernier, professeur<br />

d’aviculture, recomman<strong>de</strong> les races suivantes : le roi b<strong>la</strong>nc, le carneau rouge, le<br />

mondain suisse et l’homer géant. Il déconseille d’élever plus <strong>de</strong> trente couples par<br />

pigeonnier. Il dit aussi que mâle et femelle se re<strong>la</strong>ient lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> couvée qui dure<br />

dix-sept jours.<br />

La « colombine » était un engrais <strong>de</strong> pigeon si apprécié autrefois qu’on pouvait<br />

le vendre.<br />

428 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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