25.06.2013 Views

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

n’en rencontre plus ici avant le printemps<br />

suivant. On a essayé à plusieurs reprises <strong>de</strong><br />

les apprivoiser jusqu’à pouvoir leur donner<br />

à manger dans <strong>la</strong> main, et ils <strong>de</strong>viennent<br />

aussi dociles que <strong>de</strong>s pigeons domestiques,<br />

mais dès qu’on les lâche à l’extérieur, il suffit<br />

<strong>de</strong> quelques jours pour qu’ils s’en aillent en<br />

forêt et qu’aucun d’eux ne revienne 5 . » Il est<br />

intéressant d’apprendre qu’on a tenté d’en<br />

faire l’élevage, ce qui aurait peut-être pu<br />

ai<strong>de</strong>r à préserver l’espèce.<br />

C’était une véritable manne. Au Québec,<br />

les témoignages en ce sens sont éloquents. La<br />

baronne Rie<strong>de</strong>sel raconte : « Alors que nous<br />

traversions un bois, je vis tout à coup quelque<br />

chose comme un nuage se lever <strong>de</strong>vant<br />

notre voiture… C’était un volier <strong>de</strong> pigeons<br />

sauvages, qu’on appelle ici <strong>de</strong>s tourtes, et<br />

qui se trouvent en si grand nombre, que le<br />

Canadien en vit pendant six semaines à <strong>la</strong><br />

fois. Il va armé d’un fusil chargé <strong>de</strong> petits<br />

plombs. Quand il les aperçoit, il fait du<br />

bruit. Les oiseaux s’envolent et il tire au beau milieu d’eux, généralement avec un<br />

résultat surprenant ; il lui arrive quelquefois d’en blesser <strong>de</strong>ux ou trois cents ; ils<br />

sont ensuite assommés à coups <strong>de</strong> bâton… On en fait soit une soupe ou encore<br />

une excellente fricassée avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> crème et <strong>de</strong> l’ail. » Cette fricassée <strong>de</strong>vait être fort<br />

délicieuse, l’ail, <strong>la</strong> crème et les vo<strong>la</strong>illes se mariant fort bien.<br />

Le naturaliste Audubon, parcourant le Kentucky à l’automne <strong>de</strong> 1813, en vit<br />

passer cent soixante-trois ban<strong>de</strong>s en vingt minutes. « À <strong>la</strong> fin, les ban<strong>de</strong>s se touchaient<br />

en un immense nuage <strong>de</strong> Pigeons qui me déroba <strong>la</strong> lumière du soleil. » Il<br />

calcu<strong>la</strong> que le nombre <strong>de</strong> tourtes composant ce nuage s’élevait à un milliard cent<br />

quinze millions cent trente-six mille oiseaux. Au début du xixe John James Audubon, Tourtes<br />

siècle, Testard <strong>de</strong><br />

Montigny, fondateur du vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Saint-Jérome, écrit « qu’on en tue <strong>de</strong>s quantités<br />

désastreuses » à cet endroit : « On en mange, on en vend, on en gaspille. On chasse<br />

aussi <strong>la</strong> tourte pour sa plume dont on fait <strong>de</strong>s mate<strong>la</strong>s et <strong>de</strong>s oreillers que les<br />

La tourtière<br />

453

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!