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Genese de la cuisine..

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contre terre, & après le verser & faire bouillir dans <strong>la</strong> chaudière ; estant cuit fort<br />

c<strong>la</strong>ir, on dressoit le tout dans les escuelles D’escorces que pour cet eff ect, nous<br />

portions quant-&nous avec <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s cueilliers, comme petits p<strong>la</strong>ts, <strong>de</strong>squelles<br />

on le sert à manger cette Menestre 20 & Sagamité soir et matin, qui sont les <strong>de</strong>ux<br />

fois seulement que l’on fait chaudière par jour, (çauvoïr quand on est cabané au<br />

soir, & au matin avant que partir, & encore quelquesfois ne <strong>la</strong> faisions-nous point,<br />

<strong>de</strong> haste que nous avions <strong>de</strong> partir 21 . »<br />

Le père Sagard y trouve parfois un certain réconfort : « Le festin qui nous fut<br />

faict à nostre arrivée, fut <strong>de</strong> bled d’In<strong>de</strong> pilé, qu’ils appellent Ottet,<br />

avec un petit morceau <strong>de</strong> poisson boucanné à chacun, cuit<br />

en l’eau, car c’est toute <strong>la</strong> saulce du pays, & mes Feverolles<br />

(pois jaunes à soupe) me servirent pour le len<strong>de</strong>main ;<br />

dès lors je trouvai bonne <strong>la</strong> Sagamité qui estait faicte<br />

dans notre Cabane, pour êstre assez nettement<br />

accommodée, je n’en pouvais seulement manger<br />

lors qu’il y avait du poisson puant (sauvage)<br />

<strong>de</strong>mincé parmy. Parfois <strong>de</strong>s citrouilles du pays,<br />

cuittes dans l’eau, ou bien sous <strong>la</strong> cendre chau<strong>de</strong>,<br />

que je trouvais fort bonnes, comme semb<strong>la</strong>blement <strong>de</strong>s<br />

espics <strong>de</strong> bled d’In<strong>de</strong> que nous faisions rôtir <strong>de</strong>vant<br />

le feu, & d’autres égrené, grillé comme pois dans les<br />

cendres. »<br />

Il arrivait que <strong>la</strong> nourriture amérindienne goûte<br />

bon, selon les normes <strong>de</strong>s étrangers : « Une bonne<br />

Sagamité que je mangeay d’un grand appetit », écrit<br />

Sagard. On faisait aussi griller les grains <strong>de</strong> maïs dans<br />

les cendres. Si ces grains contenaient un tant soit peu<br />

d’huile et étaient le moindrement humi<strong>de</strong>s, ils avaient toutes<br />

les chances d’éc<strong>la</strong>ter. Le maïs utilisé dans <strong>la</strong> sagamité qu’on<br />

emportait comme provision <strong>de</strong> voyage était dérobé, c’est-à-dire lessivé selon le<br />

terme <strong>de</strong> l’époque. Le lessi est le nom <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> trempage. On le prépare encore<br />

<strong>de</strong> nos jours, dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Trois-Rivières notamment.<br />

222 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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