25.06.2013 Views

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

frigousses n’ont pas eu <strong>de</strong> succès au Canada.<br />

On doit préciser que les soldats du marquis<br />

<strong>de</strong> Montcalm faisaient cuire dans leur pot,<br />

moitié bœuf, moitié cheval. Le bœuf était<br />

mangé le midi, et le cheval transformé en frigousse<br />

le soir.<br />

Des Canadiennes sont menacées <strong>de</strong> prison<br />

et même <strong>de</strong> pendaison pour refus <strong>de</strong> consommer<br />

du cheval le 1<br />

Poivre <strong>de</strong> Guinée<br />

er décembre 1757. « Lorsqu’au mois<br />

<strong>de</strong> décembre on substitua pour partie le cheval<br />

au bœuf, les femmes <strong>de</strong> Montréal s’attroupèrent<br />

tumultueusement à <strong>la</strong> porte du marquis<br />

<strong>de</strong> Vaudreuil. Il en fit entrer quatre et leur<br />

<strong>de</strong>manda ce qu’elles vou<strong>la</strong>ient. Elles répondirent<br />

qu’elles venaient lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du pain. Il<br />

déc<strong>la</strong>ra qu’il n’en avait pas à leur faire donner,<br />

que les troupes même étaient à <strong>la</strong> ration, mais<br />

qu’il avait fait tuer <strong>de</strong>s bœufs et <strong>de</strong>s chevaux<br />

pour assister les pauvres dans ces temps <strong>de</strong><br />

misère. Elles répliquèrent que <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> cheval<br />

leur répugnait, que le cheval était l’ami <strong>de</strong> l’homme,<br />

que <strong>la</strong> religion défendait <strong>de</strong> le tuer et qu’elles aimeraient<br />

mieux mourir que d’en manger. Le gouverneur leur dit<br />

alors, que c’était là <strong>de</strong>s chimères que <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> cheval était bonne 55 , et il les<br />

congédia en leur affi rmant que si elles s’ameutaient encore, il les ferait mettre en<br />

prison et en ferait pendre <strong>la</strong> moitié 56 . »<br />

Le chevalier <strong>de</strong> Lévis écrit qu’elles s’en retournèrent chez elles « en tenant<br />

<strong>de</strong>s propos séditieux ». Il est quand même extraordinaire que même crevant <strong>de</strong><br />

faim, ces femmes refusent <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> cheval, fut-il apprêté en petits pâtés.<br />

Quelle détermination ! Il s’agit bien là d’un trait français. Quelque temps plus<br />

tard, lorqu’on entonnera le Ah ça ira en France, on entendra ce couplet : « Quand<br />

l’aristocrate protestera, le bon citoyen au nez lui rira. »<br />

En ce temps-là, Québec dispose <strong>de</strong> nombreux pâtissiers et bou<strong>la</strong>ngers : le Sieur<br />

Jean Cassegrain, maître pâtissier et traiteur, le nommé Amiot pâtissier, le nommé<br />

Pélissier, pâtissier, Thomas Lorta, pâtissier, Nico<strong>la</strong>s Desse, dit Saint-Marcel,<br />

448 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!