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RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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SS 4 CHAPITRE IX.<br />

lement il en fault demander autant qu'il en peut suffire à nostre<br />

nécessité, et comme au jour la vie : ayans certaine fiance en<br />

nostré Péré, que quand il nous aura aujourd'huy nouriz, il ne nous<br />

deffaudr'a demain nomplus. Et quelque affluence de biens ou<br />

grande provision et félicité que nous ayons : encores que tous.<br />

noz greniers et celliers soient pleins : il nous fault tousjours<br />

neantmoins demander nostre pain quotidien : pensans que<br />

toute substance n'est rien, sinon d'autant que nostre Seigneur [la]<br />

rend fertile et vertueuse, en espandant sa benediction dessus.<br />

Et que celle mesme qui est en nostre main n'est point nostre :<br />

sinon d'autant qu'il plaist à Dieu d'heure en heure nous en départir<br />

et donner l'usage. Et pource que l'arrogance des hommes<br />

ne se laisse point aysement persuader cela : le Seigneur tesmoigne<br />

qu'il en a baillé un exemple notable pour tout jamais, en Deul. 8.<br />

repaissant au desert son peuplé de la Manne : à fin de nous ;<br />

advertir que l'homme ne vist pas du pain seulement : mais plustèst<br />

de la parolle sortant de sa bouche : Par laquelle sentence<br />

il signifie, que c'est sa seule vertu, par laquelle sont soustenuës<br />

et les vies et lés forces : combien que icelles nous soient dis-<br />

20 pensées soubz elemens corporelz. Comme aussi parle contraire Eze. i.el<br />

il nous le demonstre, quand il brise la force du pain ': tellement<br />

que ceux'qui mangent, languissent de famine: et oste la substance<br />

à l'éaiié : tellement que ceux qui boyvént, deseichent de'<br />

soif. Et ceux qui non contens de leur pain quotidien,; mais<br />

25 ayans le cœur à cupidité et avarice, et desirans infinité : ou<br />

ceux- qui se repbsans en leur abondance, et se confians en<br />

leur richesse, usent neantmoins de ceste petition, et font à<br />

Dieu ceste requeste : il'z ne font que se moquer de luy. Car<br />

les premiers luy demandent ce qu'ilz -ne vouldroient point<br />

30 avoir obtenu : et qu'ilz ont en abomination. C'est à dire •,•:<br />

leur pain quotidien seulement. Et tant qu'ilz peuvent, ilz luy<br />

cèlent et dissimulent leur affection cupide et avaritieuse,<br />

où la vraye oraison luy doibt declarer, et ouvrir tout le cœur.<br />

Et les secondz luy demandent ce qu'ilz n'attendent n'espe-<br />

35 rent de luy : car ilz le pensent désja avoir chez eux. En ce ;.que<br />

nous disons Nostré : apparoist et se donne à congnoistre<br />

plus amplement la grace et bénignité de Dieu : làquelle<br />

faict nostre, ce qui ne nous estoit nullement >„deu.<br />

Combien que je ne répugne pas fort à ceux, qui pen.sent

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