24.06.2013 Views

RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

444 CHAPITRE VII.<br />

gier de mort. L'horrible crime de Ruben survient après : lequel<br />

luy devoit causer merveilleuse angoisse. Car comme ainsi soit,<br />

qu'une des plus grandes misères que puisse avoir l'homme soit<br />

que sa femme soit violée : que dirons-nous, quand une telle mes-<br />

5 chanceté est commise par son propre filz ? Peu de temps après, sa<br />

famille est encores contaminée par un autre inceste : tellement<br />

que tant de deshonneurs pouvoient rompre un cœur le plus ferme<br />

et le plus patient du monde. Sur sa dernière vieillesse, voulant<br />

subvenir à l'indigence de luy et de sa famille, il envoyé quérir<br />

10 du blé en pays estrange par ses enfans. L'un demoure en prison :<br />

lequel il pense estre en danger de mort : pour le racheter, il est<br />

contreinct d'envoyer Benjamin, auquel il prenoit tout son plaisir.<br />

Qui penseroit que en telle multitude de malheuretez, il ayt eu<br />

une seule minute de temps, pour respirer à son ayse ? C'est ce<br />

is qu'il tesmoigne à Pharao, disant que les jours de sa vie ont esté<br />

cours et,miserables. Celuy qui afferme d'avoir esté en misères<br />

continuelles, ne concede pas d'avoir sent[i] une telle prospérité,<br />

que Dieu luy avoit promis. Parquoy ou Jacob estoit ingrat et mescongnoissant<br />

envers Dieu : ou il protestoit véritablement d'avoir<br />

20 esté miserable. Si son dire estoit vray : il s'ensuyt qu'il n'a pas eu<br />

son espérance fichée es choses terriennes. Si tous ces Sainctz Peres<br />

ont attendu de Dieu une vie bien heureuse (ce qui est indubitable)<br />

ilz ont certes congneu et attendu une autre beatitude, que de la vie<br />

terrienne. Ce que l'Apostre demonstre très bien. Abraham, dit-il, Hebr.iA<br />

25 est demouré en Foy en la terre promise, comme estrangiere : habitant<br />

en cahuettes, comme Isaac, et Jacob, qui estoient participans<br />

d'un mesme heritage. Car ilz attendoient une cité bien fondée : de<br />

laquelle Dieu est le maistre ouvrier. Ilz sont tous mortzen cesteFoy,<br />

sans avoir receu les promesses : mais les regardans de loing, et sa-<br />

30 chans, et confessans qu'ilz estoient estrangiers sur la terre. En quoy<br />

ilz signifient, qu'ilz cerchent un autre pays. Or s'ilz eussent esté<br />

touchez de désir de leur pays naturel, qu'ilz avoient abandonnez :<br />

ilz y pouvoient retourner. Mais ilz en esperoient un meilleur : à scavoir<br />

au ciel. Pourtant Dieu n'a point honte de se nommer leur Dieu :<br />

35 pource qu'il leur a préparé une habitation. Et de faict, ilz eussent<br />

esté plus stupides que trônez de boys, enpoursuyvant si constamment<br />

les promesses, desquelles ilz n'avoient nulle apparence en la<br />

terre, n'eust esté qu'ilz en attendoient l'accomplissement aillieurs.<br />

Ce n'est pas sans cause aussi que l'Apostre insiste principale-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!