RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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les autres ordres, ausquelz il y a telle entrée.
Mais cecy surmonte toute folie, que en chascun de leurs ordres
ilz se font Christ compaignon. Premièrement (disent-ilz) il a exercé
l'office d'Huissier quand il a chassé du Temple les vendeurs et Matt. 2i.
sachateuvs, et monstre qu'il est Huissier, en ce qu'il dit : Je suis Jean 2.
l'huys. Ilaprins Testât de Lecteur, quand au meilleu delà Sinago- Jean 10.
gue il a leu Iesaïe. Il s'est meslé d'estat d'Exorciste, quand en touchant
de sa salive les aureilles et la langue du sourd et muet, il Luc 4.
luy rendit l'oüye et le parler. Il a tesmoigné qu'il estoit Acolyte
îo par ces parolles. Quiconques me suyt, ne chemine point en ténèbres.
Il a fait l'office de Soubzdiacre, quand estant ceint d'un Marc 7.
linceul, il a lavé les piedz de ses Apostres. Il a faict Testât de Jean S.
Diacre, distribuant son corps «t son sang aux Apostres en la Cène. Jean 1Z.
Il a accomply ce qui est d'un Prestre, quand il s'est offert en la Matt. 26.
is croix sacrifice au Père. Ces choses tellement ne se peuvent ouyr Matt. 21.
sans rire, que je m'esmerveille si elles ont esté escrites sans risée,
au moins si ceux qui les escrivoient estoient hommes. Mais principalement
la subtilité est digne d'estre considérée en laquelle ilz
se arraisonnent au nom de Acolyte, l'exposant Ceroferaire, d'un
20 mot, comme je pense, Magicien : certes qui n'est congneu de
langue ou nation aucune. Comme ainsi soit queAcoluthe signifie
au Grecz celuy qui suyt et accompaigne : et par leur Ceroferaire
ilz entendent dire un porte cierge. Combien que si je m'areste à
réfuter ces folies à bon escien, je meriteray aussy bien d'estre
2D moqué tant elles sont vaines et frivoles. Toutesfois à fin qu'ilz
ne puissent plus tromper mesmes les femmes : il fault un peu
descouvrir leurs mensonges.
Ilz créent avec grande pompe et solennité leurs Lecteurs,
Psalmistes, Huissiers, Acolythes, pour^. s'entremesler de faire
30 les offices ausquelz ilz employent et commettent les petis enfans
ou ceux qu'ilz appellent laycz. Car qui allume le plus souvent
les cierges ; ou qui verse Teaiie et le vin ; sinon quelque
enfant ou quelque povre homme layc ; qui gaigne sa vie à le
faire? Ceux-là mesmes ne chantent-ilz pas ; ne ouvrent-ilz pas et
33ferment les portes des Eglises? Car qui est-ce qui a jamais
veu en leurs temples un Acolythe ou Huissier faisant son mestier
? Mais plustost celuy qui du temps de son enfance faisoit
office d'Acolyte, depuis qu'il est ordonné en cest estât, cesse
d'estre ce qu'il est appelle. Tellement qu'il semble advis, que