RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

DU BAPTESME. 609
signe le Seigneur demonstroit la sanctification de la semence
d'Israël : il est certain qu'il servoit aussi bien aux femelles que
auxmasles. Mais il ne leur estoit appliqué, pource que la nature ne
le porte pas. Le Seigneur donc en ordonnant que le masle feust cir-
5 conciz, a co.mprins soubz iceluy la femelle : laquelle ne povant recevoir
la Circoncision en son propre corps,communiquoit aucunement
à la Circoncision du masle. Ainsi toutes ses folles phantasies délaissées
et rejettées, comme elles le méritent, nous avons tousjours
la similitude qui demeure entre le Baptesme et la Circoncision,
10 touchant le mistere intérieur, les promesses, l'usage et l'efficace.
Consequemment ilz prétendent, que le Baptesme ne doit estre
communiqué auxpetis enfans, lesquelz ne sont encores capables
du mystère qui y est représenté. Car, comme il appert, le Baptesme
signifie la regeneration spirituelle : laquelle ne peut estre en
is ceste eage là. Pourtant ilz concluent qu'il les fault laisser enfans
d'Adam, jusques à ce qu'ilz auront pris accroissement pour parvenir
à la seconde nativité. Tout cela répugne meschamment à la
vérité de Dieu. Car s'il est question de les laisser enfans d'Adam:
on les laisse en la mort. Veu qu'il est diet que en Adam nous ne.
20 povons que mourir. Aucontraire Jesus Christ dit qu'on les laisse
approcher de luy. Pourquoy ? Pourtant qu'il est la vie. Il les I .Cor
veult donc faire participans de soy pour les vivifier : et ceux icy
bataillent contre sa volunté, disans qu'ilz demeureront en la mort.
Car s'ilz veulent caviller, qu'ilz n'entendent pas que les enfans pe-
25 rissent, combien qu'ilz demeurent enfans d'Adam : leur erreur est
asses convaincu par l'Escriture quand il est diet, que en Adam nous
sommes tous mortz, et n'avons espérance de vie que par Christ. Il
nous fault donc avoir part en luy, pour estre faietz héritiers de la
vie. Pareillement il est diet autrepart, que de nature nous sommes
30 tous soubz l'ire de Dieu, conceuz en péché, lequel porte tousjours
damnation avec soy. Il s'ensuit donc qu'il nous fault sortir de nostre
nature pour communiquer au Royaume de Dieu. Et scauroit-on
dire chose plus ouvertement que cecy ? La chair et le sang ne
posséderont point le Royaume de Dieu. Il fault donc que tout ce
35 qui est de nous soit anneanty pour estre faietz héritiers de
Dieu, ce qui ne se faict sans regeneration. En somme il fault
que la parolle de Jesus Christ demeure veritable : où il afferme
qu'il est la vie. Pourtant il nous fault estre en luy, pour eschapper
de la servitude de la mort. Mais comment, disent-ilz
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