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DE LA LIBERTÉ CHRESTIENNE. 717
toutes choses, il s'est faict serf de tous, et a esté faict aux Juifz i. Cor. 9.
comme Juif, pour gaigner les Juifz : à ceux qui estoient soubz la
Loy, comme estant soubz la Loy, pour gàigner ceux qui estoient
soubz la Loy : aux infirmes, comme infirme, pour gaigner les
5 infirmes : à tous, pour sauver plusieurs, comme luy mesme a Galai. 2.
eserit. Nous avons une bonne moderation icy de nostre liberté.
C'est à scavoir, quand indifféremment nous nous en povons abstenir
avec quelque fruict. Aucontraire il testifié à quelle fin il
tèndoit, quand il refusa constamment de circoncir Titè, en escriîo
vant en ceste manière. Mesme Tite qui es toit avec moy, combien
qu'il feust Grec, ne feut contreinct d'estre circonciz : pour aucuns
faulx frères qui estoient entrez pour espier nostre liberté, laquelle
nous avons en Jesus Christ : à fin de nous rediger en servitude.
Ausquelz nous n'avons point succombé une seule minute de temps,
is en nous assubjectissant à eux : afin que la vérité de l'Evangile :
vous demeurast. Nous avons icy pareillement une nécessité de
garder nostre Liberté : si elle vient à estre esbranslée aux consciences
infirmes par lès commandemens des faux Apostres. Parr
tout il nous fault servir à charité : et avoir esgard à l'édification
»ode rioz prochains. Toutes choses me sont licites (dit Sainct Paul i.Cor. 10.
en un autre passage) mais toutes ne sont pas expedientes.
Toutes choses me sont licites, mais elles ne édifient pas toutes.
Que nul ne cerche ce qui est sien : mais le bien de son prochain.
Il n'y a rien plus clair ne plus certain que ceste r/sigle. C'est à
25 scavoir que nous :avons à user de nostre Liberté, si cela tourne
à l'édification de nostre prochain. Et s'il n'œst expedient à nostre
prochain, qu'il nous en fault abstenir^-Il y en a aucuns qui
simulent la prudence de S. Paul en abstinence de liberté, ne cer-i
chans rien moins, en icelle, que servir à charité. Car pour pour-
30 véoir à leur repoz et tranquilité, ilz désirent que toute men-? "
tion de liberté feust ensevelye. Combien qu'il ne soit aucunes^fois
moins loysible et nécessaire à l'édification de noz prochains,
de user de nostre liberté, que de la restreindre pour leur bien.
Tout ce que j'ay enseigné d'éviter les Scandales, se doibt rap-
35 porter aux choses indifferentes: lesquelles ne sont, de soy, ne :
bonnes né mauvaises. Car celles quLsont nécessaires, ne doivent
estre abmises, pour crainte de quelque scandale. Il est vray qu'il
fault icy aussi bien avoir esgard à charité. Mais c'est tellement
que pour l'amour de nostre prochain, Dieu ne soit point of-