RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

DES CINQ AUTRES CEREMONIES. 683
en l'Eseriture? Que ne destinent-ilz quelque estang de Silohas
auquel en certaines saisons, se baignent les malades ? Cela disentilz
se feroit en vain. Certes non pas plus en vain que l'Unction.
Que ne se couehent-ilz sur les mortz, veu que Sainct Paul resuscita
ä un enfant mort en se estendant sur luy ? Pourquoy ne font-ilz un
Sacrement de boue composée de salive et depouldre ? Tous autres
exemples (disent-ilz) ont esté spéciaux : mais cestuy de l'Unction
est commandé par S. Jaques. Voire mais S. Jaques parloit pour le
temps, auquel l'Eglise jouyssoit de celle benediction que avons
10 diet. Bien est vray, qu'ilz veulent faire à croire, qu'il y a encores
une mesme force à leur Unction : mais nous expérimentons du contraire.
Que nul maintenant ne se esmerveille, comment ilz ont si
hardiment trompé les âmes, lesquelles ilz veoient estre hébétées :
et aveuglées d'aultant qu'ilz les avoyent desnuées de la parolle de
is Dieu : c'est à dire de leur vie et lumière : puis qu'ilz n'ont point de
honte, de vouloir abuser les sens du corps, sentans et vivans. Ilz
se rendent donc dignes d'estre moquez : quand ilz se vantent d'avoir
la grace de guerison. Nostre Seigneur certes asiste aux siens
en tous temps : et subvient, quand mestier est, à leurs maladies,
so non moins que le temps passé. Mais il ne demonstre point icelles
vertuz manifestes, ne les miracles qu'il dispensoit par les mains des
Apostres. Parquoy comme les Apostres ne representoient pas sans
cause, par l'huyle, la grace qui leur avoit esté baillée en charge,
pour donner à congnoistre que c'estoit vertu du S. Esprit, non
25 pas la leur : aussi du contraire ceux-cy sont grandement injurieux
au S. Esprit, qui disent que l'huyle puante et de nulle efficace,
est sa vertu. Et est un mesme propoz, comme si quelqu'un
disoit, que toute huyle feust vertu du S. Esprit : pourtant qu'elle
est appellee de ce nom en l'Eseriture : ou que tout colomb feust
30le Sainct Esprit, pourtant qu'il est apparu en telle espèce.
Mais qu'ilz y regardent. Quand à nous (ce que nous suffit
à present) nous congnoissons trescertainement, leur Unction
n'estre pas Sacrement : laquelle n'est point cérémonie instituée
de Dieu, et n'ha promesse aucune de luy. Car quand nous
35 requérons ces deux choses au Sacrement, que ce soit une cérémonie
ordonnée de Dieu, et qu'il y ayt promesse adjoincte : nous
demandons pareillement, que ceste cérémonie soit ordonnée
pour nous, et que la promesse nous appartienne. Pourtant nul
ne combat maintenant, que la Circoncision soit un Sacrement de