RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

DE LA CENE. 665
stourné ceste memoire à autre faceon que ne requérait l'institution
du Seigneur : veu que leur Cène représentait je ne scay quel
spectacle d'une immolation réitérée, ou pour le moins renouvelée
: il n'y a rien plus seur au fidèles, que de s'arrester à la pure
s et simple ordonnance du Seigneur. Et certes si nous reputons que
c'est la Gene du Seigneur, et non pas des hommes : il n'y a rien
qui nous doive desmouvoir ne distraire de sa volunté : ne aucune
authorité humaine ne longueur de temps, ne toutes autres apparences.
Pourtant l'Apostre, voulant bien restituer la Cène en
10 son entier entre les Corinthiens, où elle avoit esté corrompue de
quelques vices : la meilleure voye et la plus brieve qu'il puisse
trouver, c'est de les rappeller à ceste institution unique : dont
il monstre qu'il fault prendre la reigle perpétuelle.
Les lecteurs peuvent voir icy en un brief sommaire tout ce
is que nous a\ ons pensé qu'il fault scavoir de ces deux Sacremens,
desquelz l'usage a esté donné à l'Eglise Christienne dès le I.Cor.il.
commencement du nouveau Testament, pour jusques à la consommation
du siècle. C'est à scavoir à fin que le Baptesme soit
quasi comme une entrée en icelle Eglise, et une premiere profession
de Foy. Et la Cène comme une assiduelle nourriture :
par laquelle Jesus Christ repaist spirituellement ses fidèles.
Parquoy comme il n'y a qu'un Dieu, une Foy, un Christ, et Ephe. 4.
une Eglise son corps : ainsi le Baptesme n'est qu'un, et n'est
jamais réitéré, mais la Cène est souvent distribuée, à fin que
25 ceux qui sont une fois receuz et inserez en l'Eglise, entendent
qü'ilz sont continuellement nourriz'et repeuz de Jesus Christ.
Oultre ces deux Sacre"mens, comme il n'y en a nul autre institué
de Dieu aussi l'Eglise des fidèles n'en doibt recevoir nul autre.
Car que ce ne soit chose qui appartienne à la puissance ou auc-
3otorité des hommes, que de mettre sus n'instituer nouveaux
Sacremens, il est facile à entendre si nous avons souvenance
de ce qui a esté assez plainement dessus declairé. C'est à scavoir
que les Sacremens sont instituez de Dieu, à ce qu'ilz nous lésa. 40.
enseignent de quelque sienne promesse, et nous tesmoignent sa Rom.11.
35 bonne volunté envers nous. Et aussi qui considérera, que nul
n'a esté conseiller de Dieu, qui nous puisse rien promettre certain
de sa bonne volunté, ne qui nous puisse rendre certains et
asseurez de quelle affection il est envers nous, ne dire que c'est
qu'i\ veut donner, ne que c'est qu'il veut desnyer. Car de ce i
N