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RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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820 CHAPITRE XVII.<br />

une somptuosité, laquelle nous face enorgueillir, et mespriser<br />

les autres ? S'il y a une braveté, laquelle nous soit instrument<br />

pour nous servir à paillardise ; comment, dy-je, recongnoistrons<br />

nous nostré Dieu ; si nous avons les yeux fichez à contempler la<br />

s magnificence de noz habitz? Autan ten peut on dire de toutes autres<br />

espèces. Il appert donc que par ceste consideration la licence<br />

d'abuser des dons de Dieu, est desjà aucunement restraincte. Mais<br />

il n'y a point de voye plus certaine ne plus courte, que quand<br />

l'homme est ramené à contemner la vie présente, et méditer l'im-,<br />

jo mortalité celeste, car de là s'ensuyvent deux reigles. La premiere<br />

est, que ceux qui usent de ce monde, y doivent avoir aussi peu<br />

d'affection, comme s'ilz n'en usoient point : ceux qui se marient,<br />

comme s'ilz ne se marioient point : ceux qui achepterit, comme s'ilz<br />

n'avoient rien, selon le précepte de Sainct Paul. L'autre, que nous<br />

is aprenions de porter aussi patiemment, et d'un cœur autant paisible,<br />

povreté, comme d'user modérément d'abondance. Geluy<br />

qui commande d'user de ce monde comme n'en point usant, non<br />

seulement retrenche toute imtemperànce en boire et en menger,<br />

toutes délices, trop grande ambition, orgueil, mescontentement<br />

so importun, tant en edifices, comme en vestemens etfaceon de vivre :<br />

mais aussi corriger toute solicitude et affection : laquelle nous<br />

détourne ou empesche de penser à la vie celeste, et parer nostre<br />

ame de ses vrays ornemens. Or cela a esté vrayement dit anciennement<br />

de Caton : que là où il y a grand soing de braveté, il y a<br />

as grand'negligence de vertu : comme aussi le proverbe ancien<br />

porte, que ceux qui s'occupent beaucoup à traicter molement<br />

et parer leurs corps, ne se soucient. guaires de leur ame. Par<br />

quoy combien que la liberté des fidèles, es choses extérieures,<br />

ne se doive . restraindre à certaines formules : toutesfois elle .<br />

30 est subjecte à ceste \oy, à scavoir qu'il ne se permettent que le<br />

moins qu'il leur sera possible. Aucontraire qu'ilz soient vigilans<br />

à re trencher toute superfluité, et vain appareil d'abundance : tant<br />

s'en fault qu'ilz doivent estre intemperans : et qu'ilz se gardent<br />

diligemment de se faire des empeschemens, des choses qui leur<br />

3ö doivent estre en ayde. L'autre reigle sera, que ceux qui sont<br />

en povreté aprennent de se passer patiemment de ce qui leur<br />

deffault, de peur d'estre tormentez de trop grand'solicitude. Ceux<br />

qui pe[u]vent observer ceste moderation n'ont pas petitement profité<br />

en l'escole du Seigneur, Comme d'autrepart celuy qui n'a rien

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