RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

ÈËâ ClftQ AUTRES CEREMONIES. 691
tinction estoit prinse des Gentilz, quiavoient plusieurs manières
de Prestres distinctz en honneur et degrez. Les Moynes mendians
se veulent porter pour vicaires des Apostres, seulement pour une
similitude, en laquelle ilz leur sont fort dissemblables. C'est
5 pourtant qu'ilz trottent cà et là, et vivent du bien d'autruy. Car
les Apostres ne sont point allez témérairement de lieu à autres,
comme font ces coureurs : mais sont allez où ilz estoient appeliez
de Dieu, pour faire fructifier l'Evangile. Et n'ont point oysivement
remply leurs ventres delà substance d'autruy : mais selon
10 la liberté qui leur estoit permise de Dieu, ilz ont usé des bienfaictz
de ceux, lesquelz ilz instruisoient en la parolle. Et n ; estoit jà
besoing, que les Moynes se couvrissent des plumes d'autruy,
comme si tesmoignage de ce qu'ilz sont, leur deffailoit : veu qu'ilz
ont leur tiltre bien descript en S. Paul. Nous avons, dit-il, entendu, 2. The. 3.
15 que aucuns entre vous cheminentdesordonnement, ne travaillans ,? voyés
• * • * -1-1 T • >i i • CtGSSUS
point, mais vivans curieusement. Et en un autre lieu il dit : de ce Theophinombre
sont ceux qui entrent de maisons en maisons, et rendent lacte -
captives les femmes chargées dépêchez, les apprenans tousjours, 2. Tim.3.
et ne les conduisans jamais à la science de vérité. Puis qu'ilz se
so peuvent licitement advouër ces tiltres : qa'ilz laissent aux autres
l'office des Apostres : duquel ilz sont autant eslongnez que du ciel.
Ces choses donc omises, voyons en general de l'ordre de
Prestrise, comment il convient bien avec Testat des Apostres.
Nostre Seigneur, devant qu'il y eust aucune forme d'Eglise dres- Marc 16.
25 sée, donna mandement à ses Apostres de prescher l'Evangile Luc 22.
à toute creature : et de baptiser en la remission des péchez tous Rom. 40.
les croyans. Or auparavant il leur avoit commandé de distribuer Luc 6.
à son exemple le sainct Sacrement de son corps et son sang. Par
tout il n'y a nulle mention de sacrifier. Voilà une ordonnance
3osaincte, inviolable et perpétuelle, donnée à tous ceux qui succèdent
au lieu des Apostres : par laquelle ilz receoivent mandement
de prescher l'Evangile : et administrer les Sacremens. Ceux donc
qui ne se employent point à la predication de l'Evangile, et à
l'administration des Sacremens, se couvrent faulsement du nom
35 des Apostres. De rechef ceux qui sacrifient, se vantent faulsement
d'avoir un ministère commun avec les Apostres. Or il y a quelque
différence entre les Apostres, et ceux qui doivent maintenant
estre à gouverner les Eglises. Premièrement quand au nom. Car
combien que selon la raison et origine du mot les uns et les autres