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RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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57 Ô CHAPITRE X.<br />

Pourtant je vèulx que les Lecteurs soientadvertiz, que ce que j'air-<br />

••'- tribue aux Sacremens l'office de confermèr et augmenter laFoy")<br />

n'est pas que j'estime qû'ilz ayent une vertu perpétuelle dé ce<br />

faire : mais pource qû'ilz sont instituez de Dieu à céste fin. Au res^<br />

5 te .ilz produisent lors leur efficace, quand le Maistre intérieur des<br />

âmes y adjouste sa vertu : par laquelle seule les cœurs sont perr<br />

cez, et les affections touchées pour y donner entrée aux Sacremens.<br />

Si cestuy là deffault, ilz ne peuvent non plus apporter aux espritz,<br />

que la lumière du Soleil aux aveugles, ou une voix sonnante à<br />

10 sourdes aureilles. Pourtant je metz céste difference entre l'Esprit<br />

et lés Sacremens, que je recongnbis la vertu résider en l'Esprit : ne<br />

laissant rien d'avantage aux Sacremens, sinon qû'ilz soient instrumehs,<br />

dont le Seigneur use envers nous, et tek instruméns, qui<br />

seraient inutiles et vaïns, sans l'opération de l'Esprit : néaritmoins<br />

is qû'ilz sont pleins d'efficace, quand l'Esprit besongne par dedans.<br />

Maintenant il est evident, comment selon mon opinion la Foy est<br />

par lès Sacremens conférmée : à scavoir comme les yeux voyent<br />

par la lueur du Soleil, et les aureilles oyent par le son de la voixl<br />

Certes la lumière ne seroit rien envers les yeux, sinon que la faculté<br />

20 de voir y feUst, pour la recevoir : ne. la clameur aux aureilles, sinon<br />

, queTouye leur feust donnée de nature. Or si c'est chose veritable<br />

. ( comme elle doibt estré résolue entré nous ) que l'opération du Sainct<br />

Esprit, pour engendrer, entretenir, conserver et establir la Foy, est<br />

pareille à la véuë de l'œil, et à l'ouye de l'aureille: l'une et l'autre<br />

ïas'ensuyt tresbien, que les Sacremens ne proffitent dé rien sans la<br />

vertu d'icèluy. Et neantmoins que cela n'empesche rien, que aux<br />

cœurs jà par luy enseignez, la Foy ne soit corroborée et augmentée<br />

par les Sacremens.<br />

Par laquelle raison sont aussi solides les objections qu'ont<br />

30 àccoustunié aucuns dé faire. C'est, si nous attribuons l'accroissement<br />

ou confirmation de Foy aux creatures : qu'en cela nous<br />

faisons injure à l'Esprit de Dieu, lequel seul il fault recongnoistre<br />

àutheur de cela. Car nous ne luy ravissons point en ce faisant,<br />

la louënge qui luy appartient : véu que mesme ce qu'il est diet<br />

35 confermèr et augmenter, n'est autre chose, que appareiller par<br />

son illumination nostre esprit à recevoir l'illumination qui<br />

est proposée aux Sacremens. Et si cela est encores trop obscurément<br />

diet : il sera esclarcy par ceste similitude. Si on veult<br />

persuader quelqu'un à faire une chose : on méditera toutes les<br />

raisons, par lesquelles il soit attiré à celle sentence, et quasi soit

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