RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

DE LA PUISSANCE ECCLESIASTIQUE.
te, je ne leur ay point commandé de m'offrir hosties et Sacrifices
: mais je leur ay donné ce mandement, disant, escoustez ma
parolle, et je seray vostre Dieu, et vous serez mon peuple, et
cheminerez aux voyes que je vous monstreray. Item, en adju- Jere. 44.
5 rant j'ay adjuré voz Peres, escoutez ma parolle. Il s'en list plusieurs
autres semblables : mais principalement cestuy est notable
qui s'ensuyt : lequel est escrit en Samuel. Le Seigneur demandeil
hosties et Sacrifices; et non pas plustost qu'on obeysse à sa y. Roys
voix? car obeyssance est meilleure que Sacrifice: et vault mieux *°îoescouter,
que d'offrir grasses hosties. Car répugner à Dieu est
comme sorcellerie, et ne acquiescer point à luy, est comme
ydolatrye.
Parquoy, puis qu'on ne peut excuser d'impiété, toutes les inventions
que l'on deffend soubz l'auctorité de l'Eglise : il est
is facile d'inférer, que faulsement elles sont imputées à l'Eglise.
A ceste cause nous combattons hardiement contre cëste tyrannye
des traditions humaines : qui sont soustenues soubz le tiltre de
l'Eglise. Car nous ne contemnons point l'Eglise, comme noz
adversaires (pour nous rendre odieux) faulsement nous repro-
ÎO chent : mais nous luy attribuons la louënge d'obéissance, laquelle
est la plus grande qu'elle scauroit désirer. Eux mesmes sont
oultrageusement injurieux contre l'Eglise, la faisant rebelle contre
son Seigneur : d'autant que selon leur dire, elle a trangressé le
commandement de Dieu. Encores que je ne mette en avant que
23 c'est une grande imprudence et malice à eux, de continuellement
objecter la puissance de l'Eglise : et ce pendant laisse r derrière
et dissimuler quel mandement elle ha de Dieu, et quelle obéissance
elle luy doibt. Mais si nous desirons comme il appartient,
de consentir avec l'Eglise : il nous fault plustost regarder et
30 considérer ce qui nous est commandé de Dieu, et à toute l'Eglise
pareilement, à fin que d'un commun accord nous lüy obeyssons.
Car il ne fault aucunement doubter que n'acordions tresbien
avec l'Eglise, si en tout et par tout nous nous rendons obeissans
à Dieu.
35 Mais l'Eglise, disent-ilz, est garnie de tresamples promesses,
c'est à scavoir, de n'estre jamais délaissée de Christ son espoux,
qu'elle ne soit par son Esprit conduicte en toute vérité. Premièrement
toutes les promesses qu'ilz ont de coustume d'alléguer,
ne sont pas moins données à chascun fidèle que à toute la mul-
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