RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

DU BAPTESME. 623
terroguer quelle en estoit ceste signification. Si ces povres gens
avoient le moindre goust qu'on pourroit dire de la parolle du
Seigneur : ilz ne seroient pas tant aveugles, de n'appercevoir
ces choses, lesquelles se monstrent d'elles mesmes et proposent
s à l'œil.
Ce que nous avons diet est assez suffisant, comme on peult
voir, pour monstrer comment sans raison ne propoz ceux
là troublent l'Eglise du Seigneur : lesquelz esmeuvent question
et debas, à fin de reprouver l'observation saincte qui tousio
jours depuis les Aposlres a esté gardée diligemment des fidèles.
Puis que nous avons évidemment prouvé qu'elle ha certain
et asseuré fondement sur la saincte Escriture : et aucontraire
avons abondamment refuté toutes les objections lesquelles ont
acoustumé de se faire à l'encontre. Tellement que nous ne doublions
point que tous bons serviteurs de Dieu, après avoir leu
ce traicté, ne soyent plainement satisfaietz, et n'apperceoivent
à l'œil que tous les assaulx, qui se font pour renverser et abolir
ceste Saincte ordonnance, ne soient cauteleuses machinations
du Diable : à fin de diminuer la consolation que le Sei-
20 gneur nous a voulu donner par sa promesse : et obscurcir d'autant
la gloire de son Nom: laquelle est d'autant plus exaltée,
que les largesses de sa miséricorde sont amplement espandues
sur les hommes. Car quand le Seigneur visiblement nous testifie
par le signe du Baptesme, que pour l'amour de nous il
25veult avoir esgard à nostre postérité, et estre Dieu de noz
enfans, n'avons-nous point bonne matière de nous resjoüyr à
l'exemple de David ? reputans, que le Seigneur prend envers
nous la personne d'un bon père de famille, estendant non seulement
sur nous sa Providence : mais sur les nostres après
30 nostre mort. En laquelle resjoüyssance Dieu est singulièrement
glorifié. Voilà pourquoy Satan s'efforce de priver
noz enfans de la communication du Baptesme. C'est à fin
que, ceste testification que le Seigneur a ordonnée, pour nous
confermer les graces qu'il leur veult faire, estant effacée
35 de devant noz yeux, petit à petit .nous oublions pareillement
la promesse qu'il nous a donnée pour eux. Dont s'ensuyvroit
non seulement une ingratitude et mescongnoissance
de la miséricorde du Seigneur envers nous : mais
une negligence d'instruire noz enfans en la crainte et dis-