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RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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502 CHAPITRE VIII.<br />

le utilité. Or ceste illumination ha l'eslection éternelle de Dieu<br />

pour sa reigle.<br />

Maintenant nous avons à toucher de la Providence de Dieu:<br />

laquelle s'estend au gouvernement de tout ce monde. Et combien<br />

5 que icelle, estant bien entendue, profite merveilleusement à confermer<br />

la Foy : toutesfois il y en a bien peu qui la conceoivent<br />

ou qui la méditent droictement. La plus grand part imagine<br />

aussi bien en cest endroit une prescience nue de Dieu : ne pensant<br />

point que v toutes choses se conduisent par son vouloir et ordon-<br />

10 nance. Les autres luy attribuent bien quelque gouvernement,<br />

mais confuz et general : à scavoir par lequel toute la machine<br />

de ce monde, avec ses parties, soit entretenue et incitée. Mais<br />

de dire qu'il dirige les actions d'une chascune creature, il n'en<br />

est question. Hz appellent ceste Providence universelle, de lais<br />

quelle ilz disent que toutes creatures ne sont point empeschées<br />

d'estre tournées çà et là fortuitement : ne l'homme aussi de se<br />

convertir où bon luy semblera par son franc arbitre. Car ilz partissent<br />

tellement entre Dieu et l'homme qu'ilz estiment que<br />

Dieu par sa vertu, luy inspire seulement la faculté de se mouvoir,<br />

20 à ce qu'il puisse faire ce que porte sa nature : Mais ce pendant<br />

ilz veulent que l'homme modere ses actions par son conseil.<br />

Brief la commune opinion est, que le monde, les choses humaines,<br />

les hommes mesmes se gouvernent par la puissance de Dieu.<br />

Mais non pas d'une providence délibérée : pour dire qu'ilz deter-<br />

2Sminent tout ce qui se doibt faire. Je laisse là les Epicuréens<br />

(de laquelle peste le monde a esté tousjours remply) lesquelz<br />

songent un Dieu oysif, et ne se meslant de rien. Pareillement<br />

les autres qui n'ont pas esté moins hors du sens, le[s]quelz luy<br />

ont assigné à gouverner ce qui est par^ dessus lé milieu de<br />

30l'air; abandonnant le reste à fortune. Car les creatures mesmes<br />

condemnent hault et cler une telle rage. Quant est de ceste<br />

opinion que j'ay recitée de la Providence universelle de Dieu,<br />

elle est receue quasi de tous. Or combien qu'elle ayt quelque<br />

apparence de vérité : toutesfois elle n'est ne vraye ne tolerable.<br />

35 Car puis qu'elle ne concede à Dieu qu'un mouvement aveuglé et<br />

inconsidéré : elle luy oste ce qui est le principal. C'est qu'il dirige<br />

et dispose, en sapience : une chascune chose à sa fin. Et ainsi elle<br />

faitz Dieu recteur du monde, de parolles seulement et non pas de<br />

faict : veu qu'elle luy denye certaine moderation. Car qu'est-ce que

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