RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

7Ö6 CHAPfTRE Ulli.
setez, ont-ilz conjoinctz à cest erreur ? Tellement qu'on pourroit
dire, qu'en faisant du Mariage un Sacrement, ilz n'ont faict
autre chose que cercher une cachette de toutes abominations. Car
quand ilz ont eu une fois gaigné ce poinct, ilz ont tiré par devers
s eux la congnoissance des causes matrimoniales : d'autant
que c'estoit chose sacrée à laquelle ne dévoient toucher les juges
laycz. D'avantage ilz ont ordonné loix, pour confirmer leur
tyranny e : mais lesquelles sont en partie meschantes, contre
Dieu : en partie injustes contre les hommes : comme sont celles
10 qui s'ensuyvent. Que les Mariages, faictz entre jeunes personnes,
qui sont soubz la puissance de leurs parens, sans le consentement
de leurs dictz parens, demeurent fermes et immuables.
Qu'il ne soit licite de contracter Mariages entre cousins et cousines,
jusques au septiesme degré : car ce qui leur est le quatîstriesme
selon la vraye intelligence du droict,. est le sept[i]esme :
et que ceux qui auront esté contractez soient cassez et rompuz. De
rechef ilz forgent les degrez à leur poste, contre les loix de toutes
nations, et l'ordonnance mesme de Moyse. Qu'il ne soit pas licite
à un homme, qui aura répudié sa femme adultère, d'en prendre
20 une autre. Que les cousins spirituelz ne puissent contracter mariage
ensemble. Qu'on ne célèbre nulles nopces, depuis la Septuagesime,
jusques aux octaves de Pasques ; ne trois sepmeines
devant la nativité de S. Jean. Pour lesquelles maintenant ilz
prennent celle de la Pentecoste, et les^deux précédentes.
25 Ne depuis l'Advent jusques aux Roys : et autres semblables
infinies, lesquelles il seroit long de raconter.
En somme il fault eschapper de leur boue :
en laquelle nous avons plus longuement
arresté que je ne vouldrqye. Toutes-
30 fois je pense avoir proffité quelle
chose en descoùvrant
en partie la bestise
de [c]es
asnes.