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RELIGION CHRESTIENiNE - Archive ouverte UNIGE

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634 CHAPITRE XII.<br />

vraye communication que nous avons en luy, sa vie est transférée<br />

en nous, et est faicte nostre : tout ainsi que le pain, quand<br />

il est prins en nourriture, donne vigueur au corps. Sainct Augustin,<br />

lequel ilz ameinent pour leur advocat, n'a escrit en autre<br />

5 sens que nous mengeons le corps de Christ en croyant en luy,<br />

que pour dénoter que ceste manducation vient de la Foy. Laquelle<br />

chose je ne nye pas, mais j'adjouste que nous recevons<br />

Christ, non pas apparoissant de loing, mais se donnant et communiquant<br />

à nous.<br />

10 Ceux là aussi ne satisfont point : lesquelz après avoir confessé<br />

que nous avons aucune communication au corps de Christ,<br />

quand ilz la veulent demonstrer, nous font seulement participans<br />

de son Esprit : laissant derrière toute la memoire de la<br />

chair et du sang. Comme si ces choses estoient dictes pour<br />

is néant : que sa chair est viande : son sang est breuvage. Que nul<br />

n'aura vie, sinon celuy qui aura mengé ceste chair, et beu ce<br />

sang, et autres semblables sentences. Pourtant s'il est notoire<br />

que la communication, dont est question, passe oultre ce qu'ilz<br />

en disent : despeschons en peu de parolles, jusques à où elles<br />

2o s'estendent : si toutesfois il est loysible de comprendre en parolles<br />

un si grand mystère : lequel je voy bien que je ne puis<br />

comprendre en mon esprit. Ce que je confesse voluntiers : à fin<br />

que nul ne mesure la grandeur d'iceluy à mes parolles : qui sont<br />

si debiles, qu'elles succombent beaucoup au dessoubz. Plustost<br />

25 aucontraïre j'admoneste les lecteurs de ne contenir point leur sens<br />

entre si estroictes bornes et limites : mais qu'ilz s'efforcent de<br />

montrer plus hault que je ne les puis conduire. Car moymesme,<br />

toutesfois et quantesqu'il est question de ceste matière, après avoir<br />

tasché de tout dire, je voy bien qu'il sien fault beaucoup que je<br />

3on'atteinde à l'ex[cjellence. Et combien que l'entendement ayt<br />

p[l]us de vertu à penser et estimer, que la langue à exprimer :.<br />

neantmoins iceluy mesme est surmonté et accablé par une telle<br />

grandeur. Parquoy'il ne me reste autre chose en la fin que de tomber<br />

en admiration de ce mystère: auquel droictement penser, l'en-<br />

35 tendement ne peut suffire : comme la langue aussi n'est capable de<br />

l'expliquer. Neantmoins je proposeray icy la somme de ma doctrine<br />

: laquelle comme je ne doubte pas estre veritable, aussi j'espère<br />

qu'elle sera approuvée à tous bons cœurs et craignans Dieu.<br />

Premièrement l'Escriture nous enseigne , que Christ dès

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