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Les Médecins au Cambodge - Odris

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Le problème du recrutement français est, en effet, régulièrement évoqué tout <strong>au</strong> long de<br />

la période considérée.<br />

D - Civils et militaires : le recrutement des médecins coloni<strong>au</strong>x<br />

<strong>Les</strong> médecins de la Marine, organisés en groupe professionnel homogène<br />

dès 1759, forment longtemps l'essentiel du personnel médical français dans les<br />

colonies1. Après leurs deux années d'étude dans une Ecole de Santé Navale à Brest,<br />

Rochefort ou Toulon, ils peuvent concourir <strong>au</strong> titre d'aide-médecin de la Marine et<br />

acquérir une pratique avant de se présenter <strong>au</strong> doctorat. Dans ces écoles, il est fait une<br />

large place <strong>au</strong>x acquisitions en botanique, zoologie, chimie, minéralogie, toutes<br />

connaissances qui seront utiles <strong>au</strong>x médecins accompagnant les missions d'exploration<br />

comme à ceux qui, par la suite, établiront les “géographies médicales” des régions où ils<br />

sont nommés, <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> comme dans d'<strong>au</strong>tres pays.<br />

L'extension des colonies demande un effort croissant de recrutement et<br />

ne rencontre guère, semble-t-il, l'enthousiasme des jeunes militaires. Car l'Indochine est,<br />

comme l'Afrique et pour les mêmes raisons – même si l'expression ne semble pas<br />

employée – le “tombe<strong>au</strong> de l'homme blanc” où “les miasmes, fièvres et <strong>au</strong>tres<br />

épidémies en assombrissent continûment la représentation” 2. “La future Union<br />

[indochinoise] devient synonyme de mouroir pour la relève. Dans les années 1885-<br />

1886, le chef du service de santé demande systématiquement le rapatriement sur Saigon<br />

de tous les médecins qui ont passé six mois dans des postes comme Soc Trang, Kandal<br />

et Kampot <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> et qui ne sont plus en état de poursuivre leur activité”, écrit<br />

L<strong>au</strong>rence Monnais3. L'épidémie de choléra de 1885 dans le Tonkin voisin, par exemple,<br />

<strong>au</strong>rait tué 1 852 soldats en six mois, soit un dixième de l'effectif, tandis que 3 330<br />

militaires seraient morts de la même maladie entre 1885 à 18884. C'est donc dans les<br />

rangs subalternes que se fait l'essentiel du recrutement. Il est en outre fait appel à des<br />

médecins <strong>au</strong>xiliaires civils qui ne passent pas par les trois écoles de santé navale. <strong>Les</strong><br />

1 LAPEYSSONNIE, La médecine coloniale. Mythes et réalités, Paris : Seghers, 1988, 310 p.<br />

2 Jean-Pierre DOZON, art.cit., p. 135.<br />

3 L<strong>au</strong>rence MONNAIS-ROUSSELOT, Médecine et colonisation. L'aventure indochinoise, 1860-1939,<br />

Paris : CNRS Editions (Coll. “CNRS Histoire”), 1999, p. 36.<br />

4 Ibid., p. 37.

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