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Les Médecins au Cambodge - Odris

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praticiens gardent un statut subalterne, même s'ils assument souvent, dans la réalité, des<br />

fonctions de responsabilités dans les postes dépourvus de médecins français.<br />

Ce statut subalterne, qui s'inscrit dans la logique générale de la<br />

domination française, se trouve néanmoins atténué par le caractère bure<strong>au</strong>cratique de ce<br />

même système colonial. L'organisation des études permet l'avancement <strong>au</strong> mérite, dans<br />

un système anonyme d'examens et de concours qui, dès les années 1930, reconnaît –<br />

officiellement du moins – l'égalité de statut entre Français et Indochinois possédant des<br />

titres identiques. Au prix d'un travail acharné et d'une profonde acculturation – car la<br />

“compétence” jugée est <strong>au</strong>ssi la maîtrise de la langue française et la proximité culturelle<br />

avec les professeurs, renforcée par le séjour d'étude en France – certains étudiants, élus<br />

parmi les élus, peuvent entrer dans le corps français de l'assistance médicale.<br />

Mais cette approche globale des médecins indigènes ne rend pas compte<br />

des différences extrêmes entre médecins “annamites” d'une part, cambodgiens et<br />

laotiens, d'<strong>au</strong>tre part. La disparité concerne, en premier lieu, les effectifs des étudiants et<br />

le grade des médecins.<br />

B - La disparité des recrutements “annamite” et cambodgien<br />

Dans le corps médical en formation, les Cambodgiens et a fortiori les<br />

Laotiens sont, statistiquement, très minoritaires, qu'il s'agisse des médecins de<br />

l'assistance ou des médecins libres ; cela, malgré l'inquiétude manifestée par certains<br />

rapports administratifs et les quelques mesures qu'ils préconisent.<br />

C'est par unité que l'on compte, de loin en loin, les médecins<br />

cambodgiens parmi ceux qui, sortis de l'Ecole de Hanoi, sont mis à la disposition du<br />

Résident Supérieur par le Gouverneur Général1 : en 1916, un seul pour une promotion<br />

de neuf individus, ainsi qu'un Laotien ; deux Cambodgiens sur onze diplômés en 1918 ;<br />

<strong>au</strong>cun en 1921. En 1923, il n'y a que cinq étudiants cambodgiens à l'Ecole de Médecine<br />

de Hanoi (voir table<strong>au</strong> II, page suivante).<br />

1 <strong>Les</strong> chiffres proviennent des arrêtés de nomination (nominatifs) rendus par le Gouverneur Général,<br />

trouvés dans les dossiers individuels du personnel de santé indigène (C.A.O.M., Indochine, Fonds loc<strong>au</strong>x,<br />

Amir<strong>au</strong>x et G.G.I., Personnel médical indigène).

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