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Les Médecins au Cambodge - Odris

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indochinoise sous tutelle française. Le Parti doit œuvrer à long terme pour substituer <strong>au</strong><br />

Protectorat une fédération socialiste de trois pays, le Viêt Nam, le <strong>Cambodge</strong> et le Laos.<br />

<strong>Les</strong> Cambodgiens manifestent peu d'intérêt pour un militantisme qui attire surtout, alors,<br />

des migrants vietnamiens – travailleurs des plantations de caoutchouc françaises ou<br />

fonctionnaires coloni<strong>au</strong>x. Ils sont cependant rejoints par de petits groupes de “Khmers<br />

Libres” (les Khmer Issarak1), guerilleros nationalistes dispersés sur le territoire et<br />

unifiés en 1950 par un communiste cambodgien de la première heure, dont le<br />

pseudonyme est Son Ngoc Minh. En 1951, malgré l'éclatement du Parti Communiste<br />

Indochinois en trois partis nation<strong>au</strong>x, amenant la création du Parti Révolutionnaire du<br />

Peuple Khmer – connu sous le diminutif de “Pracheachun” (“le Peuple”) – le Viêt-minh<br />

garde la main h<strong>au</strong>te, et pour presque vingt ans encore, sur le communisme cambodgien,<br />

dont le nombre de militants et les moyens matériels sont très réduits.<br />

<strong>Les</strong> tensions, classiques à l'époque, entre les intérêts nation<strong>au</strong>x et l'idéal<br />

internationaliste apparaissent dès les accords de Genève de 1954, réglant la guerre<br />

française d'Indochine. <strong>Les</strong> communistes vietnamiens sont avant tout soucieux d'obtenir<br />

la partition du Viêt Nam et la reconnaissance de leur prédominance <strong>au</strong> Nord. Ce faisant,<br />

ils acceptent le retrait de leurs troupes du <strong>Cambodge</strong> et ne soutiennent guère les<br />

revendications de leurs homologues cambodgiens, souhaitant se voir attribuer une<br />

portion de leur propre territoire national. Sous la pression de la délégation conduite par<br />

Sihanouk, ils se voient contraints d'intégrer les structures politiques du <strong>Cambodge</strong><br />

indépendant. Si la rupture entre communistes vietnamiens et cambodgiens n'est pas pour<br />

<strong>au</strong>tant consommée, les seconds cultiveront un sentiment de méfiance à l'égard de leurs<br />

frères de lutte. Dans le sillage des Nord-Vietnamiens, plusieurs centaines de<br />

communistes cambodgiens quittent les jungles cambodgiennes pour rejoindre Hanoi2. Ceux-là, que l'on appellera les “Khmers Viêt-minh” en raison de leur formation<br />

vietnamienne, perdront peu à peu leur influence <strong>au</strong> sein du Pracheachun, <strong>au</strong> profit d'une<br />

seconde génération de militants communistes – que le prince Sihanouk qualifiera par<br />

1 D'<strong>au</strong>tres Khmer Issarak seront soutenus par des régimes de droite (Etats-Unis, Thaïlande). Le plus<br />

célèbre est Son Ngoc Thanh, un temps premier ministre de la République Khmère et en contact avec la<br />

C.I.A.<br />

2 <strong>Les</strong> estimations vont de deux mille cinq cents (Serge THION, “Chronologie du mouvement communiste<br />

khmer”, in Serge THION et Ben KIERNAN, op. cit., p. 271) à mille (Elizabeth BECKER, <strong>Les</strong> larmes du<br />

<strong>Cambodge</strong>. L'histoire d'un <strong>au</strong>to-génocide, Paris : Presses de la Cité, 1988 [1 ère éd. am. 1986], p. 89). Soit<br />

la moitié des faibles effectifs cambodgiens.

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