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Les Médecins au Cambodge - Odris

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afin d'alimenter le budget hospitalier). Ces mesures s'inspirent d'un train de réformes<br />

entrepris par une ministre du Sangkum qui avait dû reculer, semble-t-il, face à<br />

l'opposition du Prince Sihanouk. Là s'arrêtent les essais de changement. Comme sous<br />

l'“ancien régime”, les moindres affaires sont traitées directement par le Chef de l'Etat ou<br />

le ministre. “Tous les pouvoirs sont accaparés entre les mains du ministre, dont le rôle<br />

n'est plus de définir une politique générale pour les actions sanitaires, mais de tout<br />

contrôler, superviser et décider à la place de ses collaborateurs et subordonnés”, se<br />

plaint un médecin, chef de bure<strong>au</strong>1. Si les espoirs discrets des médecins de voir leur <strong>au</strong>tonomie s'affirmer<br />

sont vite déçus, l'heure n'est plus à ce type de débat entre confrères. La logique de<br />

guerre s'impose à eux comme à l'ensemble de la population. Elle se manifeste d'abord<br />

par une réduction drastique du budget alloué à leur ministère de tutelle (voir table<strong>au</strong> VI,<br />

page suivante), tandis que la Défense Nationale accapare bientôt la plus grande partie<br />

des fonds publics, soit environ 60 % du budget national2 à partir de 1971, sans compter<br />

les multiples ministères directement liés à la guerre (ministères du Ralliement et de la<br />

Pacification, de la Sécurité Nationale, des Anciens Combattants, des Victimes de<br />

guerre, de la Mobilisation Générale) car, signe de l'éclatement des pouvoirs entre clans<br />

riv<strong>au</strong>x, les départements ministériels se sont multipliés <strong>au</strong> gouvernement pour atteindre<br />

la trentaine en 1973. Le <strong>Cambodge</strong>, qui importait 7,8 millions de dollars de<br />

médicaments en 1969, ne peut plus, l'année suivante, en acquérir que 4,1 millions3. 1 Ibid., p. 40.<br />

2 D'après les chiffres de PEN Vano, Quelques réflexions sur le système hospitalier <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>,<br />

mémoire de l'Ecole Nationale de Santé Publique, section administrateurs d'établissements sanitaires et<br />

soci<strong>au</strong>x, 1975, p. 37.<br />

3 William SHAWCROSS, op. cit., pp. 226-227. D'après cet <strong>au</strong>teur, des fonctionnaires cambodgiens du<br />

ministère de la Santé, alarmés par les décès dans les hôpit<strong>au</strong>x, demandèrent que figurent les médicaments<br />

sur la liste des produits de base importés des Etats-Unis. Jusqu'<strong>au</strong> milieu de l'année 1972, ils se heurtèrent<br />

à un refus de l'ambassade américaine “sous le prétexte officiel que les Cambodgiens n'utilisaient pas les<br />

médicaments avec suffisamment de préc<strong>au</strong>tion, et qu'ils en revendraient la plus grande partie <strong>au</strong> Viêtcong”<br />

(p. 227).

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