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Les Médecins au Cambodge - Odris

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évoquées dans le chapitre consacré <strong>au</strong>x patients. L'on conçoit donc que, dans les<br />

représentations profondément ancrées dans les valeurs de la société globale<br />

cambodgienne1, l'expérience de la souffrance ne puisse être partagée puisque, <strong>au</strong>ssi<br />

généralisée soit-elle, chacun la réalise pour soi-même et diversement. Cela ne<br />

signifie pas, bien entendu, qu'elle ne puisse ni qu'elle ne doive être soulagée, d'<strong>au</strong>tant<br />

que ni la souffrance ni sa version restreinte de la douleur n'ont, dans le bouddhisme,<br />

de fonction rédemptrice ni purificatrice qui les rendraient désirables, comme dans le<br />

chritianisme consacrant la supériorité de l'esprit sur la chair. La “bienveillance<br />

universelle” que doivent pratiquer normalement les adeptes consiste, à la différence<br />

de la “pitié” et de la “compassion” que nous évoquions plus h<strong>au</strong>t, en une attention<br />

flottante et positive à l'égard de tous les êtres.<br />

Au nom de quel principe la souffrance doit-elle être soulagée ? <strong>Les</strong><br />

“Quatre Nobles Vérités” qui composent la doctrine bouddhique, indiquant la voie de<br />

l'extinction qui fait sortir l'individu de la dukkha, consistent en un ensemble de<br />

préceptes et le suivi d'exercices physiques et ment<strong>au</strong>x2. La Quatrième expose quant à<br />

elle les huit vertus à cultiver3 qui, elles-mêmes, favorisent le développement de trois<br />

éléments importants de la discipline bouddhique que sont la conduite éthique (faite<br />

de bienveillance envers tous les êtres vivants), la discipline mentale (composée<br />

d'exercices ment<strong>au</strong>x comme la concentration et la méditation sous différentes<br />

formes) et, enfin, la sagesse qui est le pendant intellectuel de la “bienveillance<br />

universelle”. Cette “bienveillance universelle” pour les êtres et les choses qui ne<br />

demande pas un interventionnisme aigu pour les raisons que l'on vient d'exposer,<br />

constitue la base du sentiment poussant à aider <strong>au</strong>trui <strong>Les</strong> actes charitables – envers<br />

un patient, par exemple – font partie des bonnes actions (bon, buNü ) manifestant une<br />

1 Nous n'évoquons pas ici les minorités ethniques pratiquant d'<strong>au</strong>tres religions et diversement<br />

imprégnées de cet esprit bouddhique.<br />

2 La Première “Noble Vérité” est la prise de conscience de ce qu'est dukkha. La Seconde indique la<br />

c<strong>au</strong>se de dukkha qui est la soif de vivre, les passions sensuelles, l'attachement <strong>au</strong>x plaisirs des sens, à<br />

la richesse, <strong>au</strong> pouvoir mais <strong>au</strong>ssi l'attachement <strong>au</strong>x idées, <strong>au</strong>x idé<strong>au</strong>x, <strong>au</strong>x théories, etc. La<br />

“Troisième Noble Vérité” indique qu'il f<strong>au</strong>t donc travailler à l'extinction de la “soif” et en particulier<br />

de la f<strong>au</strong>sse idée de l'existence du soi.<br />

3 Une compréhension juste, une pensée juste, une parole juste, une action juste, des moyens<br />

d'existence justes, un effort juste, une attention juste, une concentration juste.

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