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Les Médecins au Cambodge - Odris

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Mais le nombre de cadres ainsi recrutés reste insuffisant pour animer la<br />

nouvelle administration. <strong>Les</strong> postes subalternes sont offerts <strong>au</strong>x intellectuels et à toutes<br />

les <strong>au</strong>tres personnes peu ou prou instruites (“les intellectuels, ceux qui savent”, neak<br />

cheh deung, Gñ kecHdwg) non communistes. Ils sont malgré tout également sélectionnés et<br />

hiérarchisés en fonction de leurs antécédents politiques : diplomates et intellectuels de<br />

l'ancien Front Uni National du Kampuchea (coalition opposée <strong>au</strong> régime de Lon Nol<br />

dans les années 1970, officiellement menée par le prince Sihanouk et dirigée par les<br />

Khmers Rouges) ; réfugiés non communistes ayant fui <strong>au</strong> Viêt Nam entre 1975 et 1978 ;<br />

enfin, “peuple nouve<strong>au</strong>” ayant vécu la totalité du régime <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>. Mais cette<br />

capacité à sélectionner les fidèles et à imposer des personnalités conformes n'est réelle<br />

qu'<strong>au</strong>x échelons supérieurs de l'administration, les proportions s'inversant <strong>au</strong> fur et à<br />

mesure que l'on descend dans les subdivisions administratives1, <strong>au</strong> point que les<br />

villages, pour être contrôlés, n'en sont pas moins souvent dirigés par une personne ne<br />

répondant à <strong>au</strong>cun des critères et parfois même élue par les villageois.<br />

2 - Evolution du contrôle vietnamien et des structures de pouvoir. L'exemple<br />

du ministère de la Santé<br />

Si, dans ce nouvel appareil de pouvoir, les Cambodgiens sont les seuls à<br />

apparaître officiellement, il n'en demeure pas moins que le Viêt Nam, par le biais de son<br />

important déploiement de troupes et de ses nombreux “conseillers” et “experts” à tous<br />

les échelons administratifs, établit un protectorat sur le pays. Après l'invasion, 150 000 à<br />

200 000 militaires <strong>au</strong>raient constitué les troupes d'occupation, stationnées en garnison<br />

d'importance décroissante dans les villes provinciales, les districts et les communes ; les<br />

villages n'étant souvent visités que par des patrouilles n'interférant pas dans la vie<br />

locale. Le rôle de ces troupes est varié : elles doivent protéger les populations civiles et<br />

les “experts” vietnamiens ; veiller à l'application des ordres venus de la capitale ; offrir<br />

une aide <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x agricoles. En outre, leur présence rappelle à tous la situation du<br />

<strong>Cambodge</strong> vis-à-vis du Viêt Nam.<br />

<strong>au</strong>ssi directement répression de la Zone Est et invasion vietnamienne (dont les combattants cambodgiens<br />

représentent une proportion infime).<br />

1 Steve HEDER, From Pol Pot ..., op. cit., pp. 19 sq.

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