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Les Médecins au Cambodge - Odris

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<strong>Les</strong> plus jeunes recrues qui ont interrompu leur scolarité secondaire<br />

pendant quatre ans ont des lacunes importantes. Une année préparatoire (la Classe<br />

Préparatoire à l'Enseignement Médical) est ajoutée vers 1990 pour tenter de leur offrir<br />

quelques bases de connaissance générale dont celle du français qui reste la langue<br />

d'enseignement médical malgré des tentatives de khmérisation – efforts déjà anciens que<br />

l'on avait déjà rencontrés sous le Sangkum.<br />

<strong>Les</strong> enseignants qui, sitôt terminées leurs propres études, sont restés dans<br />

leur établissement sans avoir guère eu le temps d'acquérir une expérience clinique,<br />

suivent des cours de spécialisation (pour les médecins) ou des cessions de recyclage<br />

(pour les infirmiers). Cela est d'<strong>au</strong>tant plus important que les étudiants et les élèves ne<br />

disposent généralement d'<strong>au</strong>cune <strong>au</strong>tre source que les cours polycopiés fournis par leurs<br />

professeurs, comme le regrette le directeur de l'Ecole des Cadres Sanitaires, formant le<br />

personnel para-médical :<br />

“Au point de vue théorique [...], les élèves à la Faculté de Médecine et<br />

<strong>au</strong>ssi à l'Ecole, ils reçoivent le cours polycopié seulement. Ils ne veulent pas<br />

fouiller dans les livres en français, les livres en anglais pour [faire une]<br />

recherche ou bien pour résoudre les problèmes qu'ils ne comprennent pas, par<br />

exemple. Même <strong>au</strong>ssi à l'école d'infirmiers, ils... seulement ils écoutent les<br />

professeurs. Ils reçoivent le cours polycopié. Ils l'apprennent... pour l'examen, ou<br />

bien ils copient par exemple ou bien ils citent les phrases [du cours polycopié]<br />

par exemple. Il y a des bibliothèques mais pas d'élèves [pour les fréquenter]. A la<br />

Faculté il y a quelques élèves <strong>au</strong>ssi mais pas assez [...] pour la bibliothèque. Mais<br />

nous avons suffisamment de documents à la maison <strong>au</strong>ssi, en français, surtout en<br />

français. Et on peut [les] fouiller, on peut ... couvrir toutes les questions que... les<br />

questions non comprises par exemple [...]. Mais certains étudiants ou bien<br />

certains élèves, il y a ceux qui sont vraiment sérieux. Ils peuvent lire le français,<br />

[comprendre] bien le français et... ce sont les meilleurs élèves et après la sortie<br />

[ils deviennent] un bon docteur, ou bien un bon pharmacien [...] ou bien un bon<br />

infirmier. Ils prennent leur place, voilà. Mais je pense que le nive<strong>au</strong>, c'est pas le<br />

même que celui des Français ou bien celui des ... des extérieurs [étrangers].”<br />

Cela est dû, en partie, à la relation qui, dans l'enseignement traditionnel<br />

cambodgien lie l'élève à son maître, seul dispensateur de savoir et, par ailleurs, <strong>au</strong> fait<br />

que la connaissance du français, langue de l'enseignement avant 1975 – et des manuels<br />

récupérés ensuite – disparaît dans les dernières générations. L'enseignement médical<br />

apparaît alors comme abstrait, sans vie, d'<strong>au</strong>tant plus détaché de la réalité qu'il s'effectue

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