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Les Médecins au Cambodge - Odris

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maladie, de la vieillesse, du deuil ainsi que toutes les <strong>au</strong>tres expériences déplaisantes<br />

que l'individu peut faire sont effectivement dukkha.<br />

Mais dukkha provient, à un second nive<strong>au</strong>, de la souffrance c<strong>au</strong>sée par<br />

l'“impermanence”, <strong>au</strong>tre concept-clé du bouddhisme selon lequel tout état, toute<br />

expérience, toute relation humaine, <strong>au</strong>ssi heureux soient-ils, sont marqués par le<br />

changement et ne peuvent durer. Ainsi, le changement, inhérent <strong>au</strong> monde sensible,<br />

c<strong>au</strong>se la souffrance. Enfin, à un troisième nive<strong>au</strong> d'abstraction, la dukkha désigne<br />

l'“état conditionné” des choses et des êtres car l'existence résulte d'un ensemble<br />

complexe d'actions et de réactions. <strong>Les</strong> êtres, de même que le “je”, le “moi” ne sont<br />

pas des entités propres, ne possèdent pas d'existence propre. Ce ne sont que des<br />

combinaisons de forces, d'énergie (appelées, dans la doctrine, les Cinq Agrégats1). Le<br />

“moi”, en particulier, est une illusion créée par ces agrégats et, de ce fait, il convient<br />

de s'en défaire. Ces Agrégats qui constituent les êtres sont en changement perpétuel<br />

et créent également de la dukkha. Suivre la voie proposée par le Bouddha historique,<br />

c'est donc s'imprégner des “Quatre Nobles Vérités” qui indiquent la voie pour<br />

s'extraire de la dukkha, cette soif de vivre et ce besoin de perdurer, propres <strong>au</strong>x êtres<br />

soumis à l'état conditionné, et arrêter le “cycle des renaissances” (la samsara).<br />

Expérience intrinsèquement liée à l'existence même2, la souffrance est<br />

également insérée dans la vision karmique et profondément individuelle du destin.<br />

Le karma, dans sa version philosophique, résulte également de la théorie de l'“état<br />

conditionné”, où la vie et le destin évoluent dans un déroulement continuel de c<strong>au</strong>ses<br />

et d'effets, d'actions et de réactions. Toute action, toute pensée, produit des “fruits”<br />

(phal, pl, en khmer) qui finissent par “mûrir”, c'est-à-dire avoir des conséquences<br />

dans la vie (présente ou celle des réincarnations suivantes) des individus. La douleur,<br />

la maladie, peuvent constituer de tels “fruits” amers et l'individu se trouve seul face à<br />

ce karma qu'il lui appartient de redresser grâce à des techniques que l'on a déjà<br />

ancienne et la plus <strong>au</strong>stère de la doctrine. Il se répand dans toute l'Asie du sud-est péninsulaire<br />

indianisée vers le XIV ème s. (<strong>Cambodge</strong>, Laos, Birmanie, Thaïlande) et reste <strong>au</strong>jourd'hui la forme du<br />

bouddhisme pratiquée dans ces pays dont les moines conservent des contacts avec ceux du Sri Lanka.<br />

1 En cela, il n'y a pas de division hiérarchique entre le corps et l'esprit dans la pensée bouddhique car<br />

l'un comme l'<strong>au</strong>tre sont des composés d'agrégats.<br />

2 Il n'y a, dans la doctrine bouddhique, <strong>au</strong>cun jugement moral associé à cette vision de la souffrance.<br />

Elle ne signifie pas que l'existence est vaine.

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