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Les Médecins au Cambodge - Odris

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multiples petits partis, <strong>au</strong> moment de l'inst<strong>au</strong>ration d'une monarchie parlementaire<br />

inscrite dans la Constitution de 1946. La plupart de ces partis fusionne dans le<br />

Sangkum. C'est le cas du Parti Démocrate qui, dès 1946, avait rassemblé un groupe<br />

d'étudiants progressistes de Paris ainsi que des intellectuels formés <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> ou à<br />

Hanoi, avec le soutien de moines, de lycéens et de fonctionnaires. Quant <strong>au</strong> Parti du<br />

Peuple (le Pracheachun) qui représente la g<strong>au</strong>che marxiste cambodgienne, il soutient la<br />

politique étrangère du prince tout en restant très discret à l'intérieur du pays pour éviter<br />

les mesures répressives qui, à intervalles réguliers, s'abattent sur ses partisans. Evanouis<br />

dans les maquis, selon une tradition bien ancrée de la politique intérieure<br />

cambodgienne, ils formeront les futurs “Khmers Rouges”, terme inventé par le prince<br />

Sihanouk pour fustiger ses adversaires.<br />

La monarchie parlementaire mise en place après l'indépendance dérive<br />

ainsi, dès les années 1960, vers un pouvoir personnel qui double ou annule la<br />

souveraineté de l'Assemblée Nationale : <strong>au</strong>x élections législatives se présentent les<br />

candidats agréés par le Sangkum ; le Congrès national semestriel, qui permet à chacun<br />

de venir exprimer ses doléances devant le prince Sihanouk, prend le pas sur l'Assemblée<br />

Nationale et se transforme en simple approbation de ses décisions.<br />

Jusqu'à la fin des années 1960, la structure politique <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>,<br />

dominée par le rassemblement national dans le Sangkum, est donc celle d'une majorité<br />

paysanne traditionnellement fidèle <strong>au</strong> prince ; de parlementaires et hommes politiques<br />

ralliés, par conviction réelle ou forcée et dont be<strong>au</strong>coup se désintéressent d'une vie<br />

publique où ils ne peuvent guère s'exprimer ; d'une minorité d'opposants discrets mais<br />

actifs que le prince s'efforce à certains moments de se concilier en leur proposant des<br />

postes <strong>au</strong> gouvernement ; et, enfin, d'une génération montante de jeunes diplômés qui ne<br />

gagnent guère la confiance du prince, lequel préfère se fier à ses propres idées1. La<br />

prédominance du prince s'exprime de façon plus évidente encore en politique extérieure<br />

car son inlassable travail médiatique fait vite connaître le roy<strong>au</strong>me dans le monde.<br />

1 Voir notamment Jean-Cl<strong>au</strong>de POMONTI et Serge THION, op. cit., pp. 71-72 et 94-95.

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