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Les Médecins au Cambodge - Odris

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Le vaccin s'améliore grâce à une série d'expérimentations pour lesquelles<br />

l'Indochine constitue un terrain privilégié1, étudié d'abord à l'Institut vaccinogène de<br />

Saigon, prélude <strong>au</strong> premier Institut Pasteur d'outre-mer. Certaines difficultés persistent<br />

néanmoins dont la principale est la conservation du vaccin pendant le transport et<br />

l'atténuation de sa virulence. Cela motive la création d'<strong>au</strong>tres Instituts vaccinogènes, l'un<br />

à Thaï-Ha-Ap près de Hanoi et l'<strong>au</strong>tre à Xieng-Khouang, <strong>au</strong> Laos. Le <strong>Cambodge</strong><br />

continue, quant à lui, de se fournir à Saigon. Le vaccin sec, l'une des réussites de<br />

l'Institut de Saigon, est trop cher pour voir son usage généralisé dans le Protectorat2. Le<br />

personnel médical provincial reste par ailleurs trop réduit pour envisager des tournées<br />

dans une campagne à la population clairsemée et son action se limite souvent <strong>au</strong> cheflieu<br />

où les vaccinations sont entreprises à jour fixe.<br />

Le choléra est également une source de préoccupation et subsiste à l'état<br />

de forte endémicité <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, à raison de 1 000 à 2 000 cas annuels. De violentes<br />

épidémies, comme en 1895, en 1912, en 1926 (où elles couvrent toute l'Indochine) font<br />

plusieurs milliers de victimes à intervalles réguliers. <strong>Les</strong> mesures prises sont limitées.<br />

120 000 vaccinations sont pratiquées en 1929 mais les médecins restent impuissants et<br />

incriminent la réticence de la population et son manque d'hygiène. En Kompong Cham,<br />

en 1928, par exemple, les médecins sont heureux de constater une baisse de la morbidité<br />

– jusque-là maintenue à 1 000 cas par an – qu'ils attribuent à la vaccination et <strong>au</strong> forage<br />

de puits. Mais c'est pour la voir remonter ensuite <strong>au</strong>ssi fortement (883 cas en 1926).<br />

L'essentiel des mesures d'assainissement des e<strong>au</strong>x est pris dans la<br />

capitale, avec des trav<strong>au</strong>x d'hygiène publique commencés dès le début du XXe siècle.<br />

La ville, construite sur un terrain marécageux, est remblayée et les e<strong>au</strong>x drainées par des<br />

digues (dont l'une est due <strong>au</strong> père du roi Norodom). Mais l'essentiel de cet effort de<br />

drainage porte sur le quartier français. Un service de voirie passe ramasser les déchets et<br />

les achemine vers un dépotoir à l'extérieur de l'agglomération où l'on étudie un système<br />

d'incinération des ordures. <strong>Les</strong> vidanges quotidiennes des latrines sont assurées à<br />

1 Annick GUENEL, “Lutte contre la variole en Indochine : variolisation contre vaccination ?”, History<br />

and Philosophy of Life Sciences, 1995, 17, pp. 55-79 et NGUYEN Vi Son, Calmette et son œuvre à<br />

Saigon, Thèse pour le doctorat de médecine, Univ. de Saigon, 1971, 138 p.<br />

2 Pharo, 1936, op. cit.

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