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Les Médecins au Cambodge - Odris

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légendaires et fondatrices d'une médecine capable, à partir de l'influence chinoise, de<br />

développer une originalité propre1. Appliquée <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> après la “libération” de 1979, la politique<br />

d'insertion de la “médecine traditionnelle” dans le système de santé s'appuie sur<br />

différentes mesures comme la création d'un Centre de Recherche Médico-<br />

Pharmaceutique Traditionnelle à Phnom Penh, un enseignement de pharmacopée<br />

traditionnelle à l'école des cadres sanitaires et la présence généralisée de kru dans les<br />

hôpit<strong>au</strong>x.<br />

Le Centre de Recherche Médico-Pharmaceutique Traditionnelle est créé<br />

en 19822, à l'initiative du Parti3 mais surtout du ministère de la Santé. Son directeur,<br />

pharmacien de formation, souligne la spécificité de la médecine traditionnelle<br />

cambodgienne – il se réfère <strong>au</strong>x inscriptions angkoriennes – et le caractère moderniste<br />

de l'utilisation des plantes médicinales, “moins toxiques que les produits chimiques”.<br />

Malgré son nom, le Centre a une vocation de recherche pharmacologique plutôt que<br />

médicale. En 1982, une équipe rassemblant des kru, des pharmaciens botanistes et des<br />

étudiants en pharmacie est chargée d'une enquête sur les plantes médicinales et leur<br />

localisation à l'échelle nationale. Plus de cinq cents espèces sont recensées dans six<br />

provinces. Ces recherches aboutissent à la mise en place d'une production artisanale de<br />

médicaments4 dont le succès majeur est l'isolement de la berbérine, principe actif<br />

contenu dans une liane et utilisée contre la leishmaniose, le zona et la dysenterie<br />

amibienne.<br />

La vingtaine de plantes traitées est achetée à des paysans khmers ou à des<br />

Montagnards qui se livrent à la cueillette commerciale en complément de la riziculture<br />

et approvisionnent <strong>au</strong>ssi les marchés. La production est ensuite vendue par le Centre<br />

(qui est officiellement appelé Unité de Production Pharmaceutique <strong>au</strong> même titre que<br />

1 Annick GUENEL, “Entre Chine et Occident : place et rôle de la médecine traditionnelle <strong>au</strong> Viêt-Nam”,<br />

in Anne-Marie MOULIN (éd.), Médecines et santé, Série “<strong>Les</strong> sciences hors d'Occident <strong>au</strong> XXe siècle”<br />

dirigée par Roland WAAST, vol. 4, Paris : ORSTOM, 1996, pp. 184-185.<br />

2 Entretien avec M. Cheng Sun Kaing, directeur du Centre.<br />

3 La présence du Parti est soulignée par les portraits, affichés <strong>au</strong> mur de la pièce de réception, de Heng<br />

Samrin, Marx, Lénine et Ho Chi Minh.<br />

4 Ils comprennent des potions contre la diarrhée, la toux et les m<strong>au</strong>x de dents ; une poudre contre l'otite ;<br />

une pommade contre les affections dermiques et, enfin, des comprimés contre la diarrhée et la dysenterie.

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