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Les Médecins au Cambodge - Odris

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<strong>Les</strong> “experts” vietnamiens accompagnent cette armée d'occupation,<br />

spécialement <strong>au</strong>x plus h<strong>au</strong>ts nive<strong>au</strong>x des appareils de l'Etat et du Parti (car ils<br />

n'interviennent pas directement dans les comités populaires révolutionnaires gérant les<br />

communes et les villages). Leur nombre, plusieurs centaines, n'est pas connu avec<br />

précision1 mais ils “doublent” tous les postes cambodgiens et imposent ou contrôlent les<br />

décisions prises par le gouvernement2. Toutefois, la volonté du Viêt Nam de se dégager du <strong>Cambodge</strong> et de faire<br />

appel à des personnalités moins notoirement connues pour leur sympathie à son égard<br />

ainsi que les jeux internes de pouvoir dans le cadre, notamment, de frictions entre<br />

“vétérans” et “domestiques” 3 ont fait évoluer cette structure en faveur des anciens<br />

Khmers Rouges, d'une part et des “néophytes” en politique, récemment intégrés <strong>au</strong><br />

Parti, d'<strong>au</strong>tre part4 (voir table<strong>au</strong> IX, page suivante) ; toujours sur la base d'une politique<br />

de coopération et d'entente avec le Viêt Nam. L'évolution a permis, en outre, la montée<br />

d'un homme, Hun Sen, ministre des Affaires Etrangères puis Premier ministre, poste<br />

qu'il a occupé jusqu'<strong>au</strong>x élections organisées par l'O.N.U. en 1993.<br />

1 Nicolas REGAUD (op. cit.) reprend le chiffre de six cents experts vietnamiens, paru dans “The<br />

vietnamisation of Kampuchea - a new model of colonialism”, Indochina Report, pre-publication issue,<br />

oct. 1984, p. 5. Le titre de l'article suggère, de la part de son <strong>au</strong>teur, une position négative vis-à-vis de<br />

l'occupant vietnamien dont il f<strong>au</strong>t sans doute tenir compte pour apprécier le chiffre.<br />

2 Cette présence vietnamienne a été diversement appréciée par les acteurs cambodgiens et les rares<br />

observateurs étrangers qui ont pu entrer <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> <strong>au</strong> début des années 1980. Ses détracteurs insistent<br />

sur la vietnamisation de l'enseignement et des expressions artistiques, le pillage des ressources nationales<br />

et les réquisitions forcées de population, en particulier pour la construction d'un vaste mur de bambou<br />

destiné à fermer la frontière khméro-thaïlandaise (Voir par exemple Marie Alexandrine MARTIN,<br />

“Vietnamised Cambodia. A Silent Ethnocide”, Indochina Report, Singapour, 1986, 7, 32 p. et Le mal<br />

cambodgien, Paris : Hachette, 1989 [Livre II, Chap. VIII, “Le <strong>Cambodge</strong> vietnamisé”, pp. 206-227]. Voir<br />

<strong>au</strong>ssi le témoignage d'un médecin français : Esmeralda LUCIOLLI, Le mur de bambou. Le <strong>Cambodge</strong><br />

après Pol Pot, Paris : Ed. Régine Deforges/<strong>Médecins</strong> Sans Frontières, 1988, pp. 105-135.)<br />

3 Ces frictions sont brièvement décrites par un acteur du régime <strong>au</strong>jourd'hui réfugié en France. VANDY<br />

Kaonn, <strong>Cambodge</strong> : 1940-1991 ou la politique sans les Cambodgiens. Essai, Paris : L'Harmattan, 1993,<br />

p. 146.<br />

4 Des exemples en sont donnés par Mickaël VICKERY, “La kremlinologie face <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>”, in<br />

Camille SCALABRINO et al., Affaires cambodgiennes, 1979-1989, Paris : L'Harmattan, 1989, pp. 129-<br />

135.

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