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Les Médecins au Cambodge - Odris

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90<br />

20 % du budget général dans les vingt premières années du XXe siècle – ainsi qu'en<br />

recettes douanières. S'y ajoutent des taxations multiples sur la consommation paysanne<br />

(allumettes, tabac, arec, etc.) qui ponctionnent durement les bourses familiales. Au point<br />

que la paysannerie est finalement le groupe qui contribue le plus <strong>au</strong> financement de<br />

l'économie coloniale, les Français étant dispensés d'impôts.<br />

Ainsi, l'Indochine s'avère être une mise rentable qui cesse rapidement de<br />

coûter à la Métropole (hormis les budgets génér<strong>au</strong>x de 1905 et 1906) et présente même<br />

des exercices – génér<strong>au</strong>x et loc<strong>au</strong>x – excédentaires jusqu'en 1922. Avec un budget<br />

général de 930 millions de francs courants en 1938, soit trois fois plus que celui de<br />

l'Afrique Occidentale Française, l'Union est la colonie la plus importante sur le plan<br />

financier après l'Algérie et la seule à participer de manière conséquente <strong>au</strong>x dépenses<br />

métropolitaines, à raison de 13 % de son budget général en 19291. Le <strong>Cambodge</strong> n'est pas en reste, loin de là. Il se trouve même contribuer<br />

lourdement <strong>au</strong>x ressources indochinoises, pour un retour somme toute médiocre. Le<br />

système fiscal n'y date pas du Protectorat2. Le roi Ang Duong avait déjà modifié la<br />

perception traditionnelle et son successeur Norodom passe pour avoir été un monarque<br />

avide, très préoccupé du renflouement de sa cassette personnelle – cassette conservée<br />

par les Français après la création, <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, du Trésor unique en 1891. La<br />

perception de l'impôt, sous le Protectorat, va plutôt dans le sens d'une rationalisation<br />

fiscale qui rend désormais plus difficiles les détournements, avec des conséquences<br />

politiques sur l'organisation du système d'apanage traditionnel. Elle va dans le sens,<br />

également, d'une extension du nombre de contribuables soumis à l'impôt personnel.<br />

C'est là, par exemple, un bénéfice indirect mais attendu de la suppression de l'esclavage,<br />

aboli par la convention franco-cambodgienne de 1884.<br />

Le budget du Protectorat est alimenté par un nombre élevé de<br />

contributions : impôts sur les paddys – qui en constitue une source importante bien<br />

qu'irrégulière et plus élevée que partout ailleurs en Indochine –, impôts sur les chamcar<br />

(terres de berges, cMkar) et les pontea (terres non rizicoles) ; impôts sur le poivre. <strong>Les</strong><br />

1 Ibid., pp. 95-99.<br />

2 S<strong>au</strong>f indication contraire, nous empruntons à Alain FOREST, op. cit., pp. 191-232, les principales<br />

conclusions de son analyse détaillée de l'impôt cambodgien.

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