29.06.2013 Views

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

200<br />

vivent les h<strong>au</strong>ts dirigeants de Phnom Penh pendant que le peuple vit dans la misère ; et,<br />

enfin, respectant un code de conduite strict à l'égard des populations rurales.<br />

Parallèlement <strong>au</strong> renforcement du mouvement, le groupe de Pol Pot<br />

poursuit son ascension. En 1971, lorsque les camarades, partis à Hanoi <strong>au</strong> moment du<br />

retrait des troupes nord-vietnamiennes, rentrent <strong>au</strong> pays pour renforcer les maquis, leur<br />

présence n'est pas la bienvenue. Be<strong>au</strong>coup d'entre eux sont éliminés, premières victimes<br />

d'une série de purges d'inspiration stalinienne qui frapperont, tout <strong>au</strong> long des années de<br />

résistance puis de celles du Kampuchea Démocratique, de nombreux militants qui, d'une<br />

façon ou d'une <strong>au</strong>tre, menacent le pouvoir du groupe de Pol Pot. <strong>Les</strong> purges ne<br />

constituent d'ailleurs pas une activité marginale, mais un mode de gouvernement. Après<br />

1973, elles sont systématiquement organisées. “Concentriques”, de la Région militaire<br />

jusqu'<strong>au</strong>x villages contrôlés, elles permettent le remplacement des cadres anciens par<br />

des chefs de plus en plus jeunes, de plus en plus durs. Ces recrues sont de jeunes<br />

paysans p<strong>au</strong>vres, séparés très tôt de leur famille. N'ayant à perdre ni êtres chers, ni biens<br />

matériels, ces “forces nouvelles” sont les récipiendaires idé<strong>au</strong>x de l'endoctrinement<br />

idéologique du groupe de Pol Pot et lui assurent, en retour, une position de plus en plus<br />

solide <strong>au</strong> Comité Central et sur le terrain militaire1. A partir de 1973, la lutte armée <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> entre dans sa phase finale,<br />

la plus dure. Cette terrible expérience laissera deux profondes empreintes sur l'idéologie<br />

“khmère rouge”, liées d'une part à la rapidité de la victoire et, d'<strong>au</strong>tre part à<br />

l'organisation des zones “libérées”. <strong>Les</strong> Accords de Paris de 1973 réglant la seconde<br />

guerre d'Indochine mettent fin <strong>au</strong>x bombardements américains <strong>au</strong> Nord-Viêt Nam. <strong>Les</strong><br />

communistes vietnamiens souhaitent alors voir les Khmers Rouges participer <strong>au</strong>x<br />

négociations. Mais ces derniers, préférant obtenir la victoire seuls dans leur propre pays,<br />

refusent et obligent le Viêt-cong à évacuer leur territoire national. La force de frappe<br />

étatsunienne, dégagée du Viêt Nam, est alors entièrement concentrée sur le <strong>Cambodge</strong><br />

et utilisée à la demande de l'Etat-major républicain de Phnom Penh. Plusieurs centaines<br />

de milliers de tonnes de bombes s'abattent sur le pays jusqu'en août 1973, accentuant<br />

chez les jeunes recrues khmères rouges et leurs chefs, évoluant dans des conditions<br />

1 Ben KIERNAN, “Pol Pot ...”, art. cit., pp. 200-201.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!