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Les Médecins au Cambodge - Odris

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recherche médicale et pharmaceutique unissant la médecine traditionnelle1 et la<br />

médecine moderne” 2. Cette décision prise dès ses débuts par la République de<br />

s'adjoindre les services de la “médecine traditionnelle” résulte d'une construction de<br />

cette dernière, selon un schéma fortement influencé par ses “conseillers” vietnamiens et<br />

commun, sur bien des points, à celui que l'on retrouve dans d'<strong>au</strong>tres pays du tiers<br />

monde, en particulier en Afrique3, après la Déclaration d'Alma Ata en 19784. Avant<br />

d'examiner les bases sur lesquelles l'Etat cambodgien se propose d'effectuer une telle<br />

inclusion et les conséquences qu'elle entraîne pour les thérapeutes traditionnels, on<br />

remarquera que le projet s'inscrit dans une continuité et que les représentations<br />

officielles liées à la médecine traditionnelle sont, par certains aspects, déjà présentes<br />

sous le Protectorat.<br />

A - <strong>Les</strong> “vrais” et “f<strong>au</strong>x” médecins traditionnels du Protectorat<br />

L'histoire de la “médecine traditionnelle” telle qu'elle est constituée sous<br />

le Protectorat par les quelques médecins et administrateurs coloni<strong>au</strong>x qui s'intéressent à<br />

ce sujet, est celle d'une décadence qui accompagne la régression de l'empire khmer<br />

après le XIIIe siècle. Cette représentation se fonde sur les sources historiques qui,<br />

nombreuses à l'époque angkorienne sont inexistantes par la suite et jusqu'<strong>au</strong> début du<br />

XXe siècle, laissant la place à la spéculation. <strong>Les</strong> seules indications importantes dont<br />

disposent ces observateurs de la médecine cambodgienne datent en effet du règne de<br />

Jayavarman VII (1181-vers 1218). C'est d'ailleurs grâce à la découverte de stèles de<br />

fondations de ses hôpit<strong>au</strong>x, révélant un vaste rése<strong>au</strong> 5 s'étendant du plate<strong>au</strong> de Korat<br />

1 Litt. “médecine ancienne” (evC¢ sa® sþburaN).<br />

2 EsckIþRBagrdðZmµ nuBa¦ ué nsaZarNrdðRbCamanitkm¬ ú Ca1980 (Constitution de la République Populaire du<br />

Kampuchea, 1980).<br />

3 Cf Jean-Pierre DOZON, “Ce que valoriser la médecine traditionnelle veut dire”, Politique africaine,<br />

déc. 1987, 28, pp. 9-20.<br />

4 La conférence de l'O.M.S. tenue à Alma Ata, <strong>au</strong> Kazakhstan a fortement influencé les politiques<br />

sanitaires de nombreux pays du Sud. Elle souligne l'importance des soins de santé primaires (c'est-à-dire<br />

les soins de base, prodigués dans les villages par un personnel de formation élémentaire, invité à mettre<br />

l'accent sur la prévention par l'éducation sanitaire) intégrés dans un projet global de développement rural,<br />

mené avec la participation de la population. Elle recommande notamment que les thérapeutes<br />

traditionnels soient intégrés à ces projets.<br />

5 Un <strong>au</strong>tre document épigraphique indique un total de cent deux établissements (Cf George CŒDES, “La<br />

stèle de Ta-Prohm”, BEFEO, 1906, VI, pp. 44-81) dont trente-cinq emplacements <strong>au</strong>raient été découverts

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