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Les Médecins au Cambodge - Odris

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sasay, eZVIsré s, litt. “faire les sasay”), technique apprise d'une vieille voisine<br />

vietnamienne, et la pose de ventouses (kaèv choup, EkvCb´ ).<br />

Le massage est également une pratique familiale dont existent deux<br />

variantes. Dans sa forme douce, il consiste plutôt en un “pétrissage de la masse<br />

musculaire” (chrabach sach, Rc:c´ sac´ ) des membres, du cou, des ép<strong>au</strong>les, du dos et un<br />

massage circulaire, avec les doigts, du crâne et des tempes avec un b<strong>au</strong>me mentholé<br />

laissant une forte sensation de chaleur. On le pratique dans les mêmes cas que le<br />

grattage à la pièce mais il semble moins directement thérapeutique et plus lié à un souci<br />

de confort. Quand elles se sentent fatiguées ou faibles, les vieilles personnes, par<br />

exemple, sont massées par leurs enfants ou leurs petits-enfants en signe d'affection.<br />

“Faire les sasay” (thveu sasay, eZVIsré s) est une technique be<strong>au</strong>coup plus énergique qui,<br />

<strong>au</strong> “pétrissage”, allie les étirements et les martèlements.<br />

Sophea pratique toujours de la même façon, du h<strong>au</strong>t du corps vers le bas1. Elle commence par marteler le dos avec le poing, masse les ép<strong>au</strong>les, puis tire<br />

brusquement sur les doigts et les orteils saisis un à un, ainsi que sur les lobes des<br />

oreilles. Saisissant ensuite la tête, elle imprime <strong>au</strong> cou une brusque rotation. Ces<br />

tractions doivent s'accompagner d'un bruit qui, dit-elle, indique la présence du “vent”<br />

qui sort ou qui se débloque2. En effet, les tractions silencieuses ne sont pas considérées<br />

comme efficaces et doivent être répétées plus vigoureusement. Sophea ne pratique pas<br />

la traction des mèches de cheveux, <strong>au</strong>tre technique domestique qui, de même, doit<br />

s'accompagner d'un petit bruit sec.<br />

1 La séparation symbolique entre le h<strong>au</strong>t et le bas du corps est marquée de multiples façons dans les<br />

techniques du corps khmères. On n'enfile pas par exemple un sarong, vêtement du bas, par la tête. La<br />

natte sur laquelle l'on dort est “orientée”, un liséré rouge indiquant généralement le côté où poser la tête,<br />

etc.<br />

2 Le traité traduit par Martine PIAT (op. cit, pp. 307-315) semble indiquer <strong>au</strong> contraire que les vents<br />

provoquant des maladies viennent de l'extérieur. Selon le jour de l'apparition des troubles, on peut<br />

identifier la direction du vent responsable et le traitement approprié. Cette conception exogène de la<br />

maladie, variable selon les points cardin<strong>au</strong>x et le jour de son apparition apparaît <strong>au</strong>ssi dans les<br />

observations d'Adhémard LECLERE (“La sorcellerie chez les Cambodgiens”, Revue scientifique, 1895,<br />

nvelle série, III-5 : 129-136) mais elles sont c<strong>au</strong>sées par des esprits des morts (khmaoch) pénétrant le<br />

corps. A noter que les vents progressent (en fonction des jours de la semaine), du Sud (le dimanche) <strong>au</strong><br />

Nord-Ouest (le samedi) dans le sens des aiguilles d'une montre. <strong>Les</strong> revenants (khmaoch), en revanche,<br />

arrivent du Nord (le dimanche) <strong>au</strong> Nord-Ouest (le samedi), soit dans le sens inverse de celui des vents.

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