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Les Médecins au Cambodge - Odris

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<strong>Les</strong> pays socialistes ne sont pas en reste. Outre l'action chinoise déjà<br />

évoquée, l'URSS, la Corée du Nord, la Pologne, l'Allemagne de l'Est, la<br />

Tchécoslovaquie, la Yougoslavie investissent <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>. L'URSS s'illustre par la<br />

construction de grands établissements à l'architecture d'une <strong>au</strong>stérité caractéristique (un<br />

grand hôpital à Phnom Penh, un Institut Technologique avec des enseignants<br />

soviétiques et du matériel pédagogique). Elle accompagne son action, comme la plupart<br />

des <strong>au</strong>tres pays, de bourses d'études pour les étudiants cambodgiens et d'envoi d'experts<br />

<strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>. La Tchécoslovaquie et la Yougoslavie financent quant à elles la<br />

construction de quatre usines et d'un barrage hydro-électrique. Ces aides socialistes<br />

prennent la forme d'un emprunt à long terme et à faible t<strong>au</strong>x d'intérêt, par l'inscription<br />

<strong>au</strong> compte clearing du pays donateur (accords d'exportation de produits cambodgiens<br />

vers le pays donateur).<br />

Comme le note Rémy Prud'homme1, le montant et l'impact des aides<br />

étrangères <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, durant la période sihanoukiste, est difficile à évaluer. En<br />

premier lieu, parce qu'elle prend des formes variées : dons (en argent ou en nature),<br />

prêts remboursables, ou encore personnel technique expatrié. Dans la mesure, par<br />

exemple, où l'aide fournie par les experts étrangers est comptabilisée d'après leurs<br />

salaires, une coopération comme celle des Etats-Unis est plus “chère” que l'aide<br />

soviétique, pour des résultats que l'on peut estimer identiques.<br />

Il semble toutefois que les effets directs sur l'économie cambodgienne<br />

aient été faibles. En effet, elle a peu porté sur l'agriculture, principale ressource du pays.<br />

Et l'<strong>au</strong>gmentation de la production agricole est imputable pour l'essentiel <strong>au</strong>x<br />

Cambodgiens eux-mêmes – par l'extension des surfaces cultivées plus que par<br />

l'amélioration des rendements, d'ailleurs. <strong>Les</strong> usines, <strong>au</strong>x coûts de production élevés,<br />

sont souvent restées déficitaires. Si les trav<strong>au</strong>x d'infrastructure et les bourses<br />

d'enseignement ont été utiles sur le long terme, ils ont été sans retombées immédiates.<br />

D'<strong>au</strong>tant que, concernant l'infrastructure, les coûts de fonctionnement sont souvent<br />

supportés par le <strong>Cambodge</strong> lui-même. <strong>Les</strong> fonds étrangers ont certes permis <strong>au</strong><br />

<strong>Cambodge</strong>, pendant un temps, d'équilibrer son budget (un quart des recettes publiques<br />

en 1962-63) mais il est tout <strong>au</strong>ssi vrai qu'ils ont servi à combler un déficit commercial<br />

1 Rémy PRUD'HOMME, op. cit., pp. 237-239.

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