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Les Médecins au Cambodge - Odris

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L'Indochine constitue en effet un formidable champ d'expérience où “la toile<br />

pastorienne tissée [...] s'est imposée non seulement comme la première du genre dans le<br />

monde colonisé mais <strong>au</strong>ssi comme la plus étendue, la plus serrée.” 1 Cette “toile” prend<br />

une double dimension, alliant la recherche2 et la lutte contre les pathologies tropicales,<br />

par la promotion inlassable de l'hygiène publique et la production de vaccins<br />

(notamment contre la rage, la variole, la tuberculose) qui sont diffusés dans tout<br />

l'Extrême-Orient.<br />

Dès lors en effet, le Gouvernement Général prend diverses mesures<br />

administratives renforçant la construction de léproseries (circulaire de 1912) et précisant<br />

le rôle des diverses catégories de personnel dans la lutte contre les épidémies (circulaire<br />

de 1913). Il fait créer des instituts d'hygiène et de bactériologie <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, <strong>au</strong><br />

Tonkin (fusion du laboratoire d'hygiène de l'Indochine à Hanoi avec le laboratoire de<br />

bactériologie du Tonkin), en Annam (1913), diffuse des mesures à prendre concernant<br />

l'e<strong>au</strong> potable, préconise des conférences d'hygiène dans les écoles, multiplie les appels à<br />

la création de dispensaires anti-vénériens dans les centres de garnison, etc. L'Institut<br />

Pasteur de Saigon, créé par Calmette en 1891 à la demande de Pasteur, regroupe peu à<br />

peu l'ensemble des services de production et de recherche sur les vaccins (antirabiques,<br />

antivarioliques), le paludisme, les analyses alimentaires contre la répression des fr<strong>au</strong>des.<br />

Il est vrai que la variole, le choléra, la peste, le paludisme font des<br />

ravages effroyables dans la population. <strong>Les</strong> débuts de la vaccination antivariolique <strong>au</strong><br />

<strong>Cambodge</strong>, vers 1894, sont laborieux. <strong>Les</strong> médecins réclament inlassablement<br />

l'inst<strong>au</strong>ration d'un service mobile analogue à celui de la Cochinchine (1867), où le Dr<br />

Calmette vient d'établir un institut vaccinogène à Saigon en 1891, destiné à fournir toute<br />

l'Union.<br />

Le Dr Nogué, chargé de la “vaccine mobile” en 1897 à la suite d'une<br />

terrible épidémie qui a fait des victimes dans les rangs français, entreprend<br />

courageusement des tournées dans tout le pays. Progressant en chaloupe à<br />

Jean-Pierre DOZON (“Quand les pastoriens traquaient la maladie du sommeil”, Sciences Sociales et<br />

Santé, nov. 1985, III, 3-4, pp. 27-56).<br />

1 L<strong>au</strong>rence MONNAIS-ROUSSELOT, Médecine et colonisation, op. cit., p. 408.<br />

2 Yersin pratique ses recherches sur la lèpre en Indochine et à Hong Kong. Ses compagnons Angier,<br />

Rouffandis, Rich<strong>au</strong>d, Jeanselme, parmi be<strong>au</strong>coup d'<strong>au</strong>tres, parcourent les colonies indochinoises et<br />

publient sur la tuberculose, la lèpre, le béri-béri, le pian, le choléra, la variole ou, plus généralement,<br />

dressent des topographies médicales de régions. Cf L<strong>au</strong>rence MONNAIS-ROUSSELOT, Médecine et<br />

colonisation, op. cit. (chap. X, “La colonisation <strong>au</strong> service de la science ?”, pp. 399-440).

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