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Les Médecins au Cambodge - Odris

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D'<strong>au</strong>tres adoptent une attitude plus pragmatique et ferment les yeux<br />

sur un coulage modéré dans la mesure où il reste contrôlable et n'entraîne pas de<br />

rupture de stock pour les patients. Ils acceptent de voir leur organisation tenir le rôle<br />

de pourvoyeurs occultes de ressources pour les fonctionnaires cambodgiens et<br />

espèrent éviter ainsi un absentéisme trop important. Ce faisant, ils répondent <strong>au</strong>x<br />

objectifs du gouvernement cambodgien concernant la sous-traitance partielle du<br />

système de soins public <strong>au</strong>x organisations humanitaires. La taille et les ressources de<br />

l'O.N.G., dans ce domaine, sont cruciales car les petites associations ne peuvent se<br />

permettre une rétribution imprévue trop importante des salariés de l'hôpital. Celle-ci<br />

fait en effet peser sur les petites organisations la menace sourde de l'entraînement<br />

vertigineux dans des dépenses trop lourdes et l'obligation de plier bagage, menace<br />

implicite dont joue le personnel local dans certains cas.<br />

3 – Enseignement formel et expérience clinique<br />

Enfin, la formation, troisième volet de la mission de développement<br />

que se donnent les organisations étrangères est elle-même sujette à interprétation<br />

différente de part et d'<strong>au</strong>tre. Si les Cambodgiens, privés de scolarité pendant près de<br />

quatre ans durant la période khmère rouge ont ensuite repris avec avidité des cursus,<br />

des stages et des cours privés de tous ordres, c'est surtout le suivi d'un enseignement<br />

formel, dispensé par un professeur et sanctionné par un diplôme qui constitue une<br />

activité valorisée.<br />

Pour le reste, l'apprentissage <strong>au</strong> chevet du malade et les cours<br />

complémentaires ad hoc sur des sujets mal maîtrisés ont be<strong>au</strong> être vantés par les<br />

médecins occident<strong>au</strong>x, ce type d'enseignement n'est pas celui qui est préféré des<br />

médecins ni des infirmiers qui n'en tirent <strong>au</strong>cune rétribution matérielle ou<br />

symbolique mais doivent, <strong>au</strong> contraire, prendre sur leur temps privé (pratiques<br />

privées et obligations familiales), passant de surcroît, <strong>au</strong>près des malades, pour<br />

d'éternels étudiants. Leur statut professionnel fragile passe par l'obtention d'un<br />

diplôme quand les Occident<strong>au</strong>x, provenant de pays où la tradition médicale est<br />

solidement ancrée et leur propre légitimité assurée, conçoivent ce goût immodéré<br />

pour le “papier” <strong>au</strong> détriment de solides connaissances cliniques, comme relevant

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