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Les Médecins au Cambodge - Odris

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CHAPITRE IV<br />

METHODOLOGIE<br />

<strong>Les</strong> données de terrain qui alimentent cette recherche ont été recueillies,<br />

pour l'essentiel, lors d'un séjour de quatre ans <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, de septembre 1990 à<br />

septembre 1994, <strong>au</strong> cours duquel les périodes d'enquête ont chev<strong>au</strong>ché ou alterné avec<br />

d'<strong>au</strong>tres activités professionnelles – enseignement, recherches contractuelles en<br />

sociologie – lesquelles ont apporté des contacts utiles ainsi que des éclairages<br />

complémentaires à l'enquête. Partie d'un intérêt large pour les rapports entre santé,<br />

maladie et changement social, et incertaine des possibilités de réalisation d'un travail de<br />

terrain <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, les tâtonnements ont été nombreux avant que, peu à peu, le sujet<br />

de recherche ne se précise et puisse être cerné, sous ses différentes facettes.<br />

Plusieurs postes d'observation (en termes de méthodes ou de populations<br />

enquêtées) ont été adoptés à cet effet, points de convergence, comme c'est toujours le<br />

cas, entre les opportunités offertes et la réflexion sur l'utilisation des outils les plus<br />

appropriés. On les décrira dans leur chronologie approximative, de façon à rendre<br />

compte de leur évolution – et de l'apprentissage qu'ils ont constitué. On souhaiterait<br />

également, ce faisant, éviter de construire, par les vertus de l'écriture et la prise de<br />

distance qu'elle permet, un processus méthodologique plus “lisse” et dépersonnalisé<br />

qu'il n'est honnête de le déclarer.<br />

I - “Traîner, attendre, faire la conversation”<br />

Dès l'arrivée, et pendant plusieurs mois, nous avons be<strong>au</strong>coup “traîné”,<br />

comme le dit P<strong>au</strong>l Rabinow1, avec tout le plaisir mêlé d'angoisse que suscite cette “perte<br />

1 “L'ethnologue passe le plus clair de son temps à traîner, à attendre le bon vouloir de ses informateurs, à<br />

faire des courses, à boire du thé, à noter des généalogies, à arbitrer des bagarres, à se débarrasser des gens<br />

qui lui demandent de les emmener en voiture, et à vainement s'efforcer de faire la conversation – tout cela<br />

dans une culture qui n'est pas la sienne”. P<strong>au</strong>l RABINOW, Un ethnologue <strong>au</strong> Maroc. Réflexions sur une<br />

enquête de terrain, Paris : Hachette, 1988, p. 138 [1ère éd. am. 1977].

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