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Les Médecins au Cambodge - Odris

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proposant à la vente fruits et cigarettes. Depuis l'<strong>au</strong>rore, tout le monde attend les<br />

Maharashi.<br />

C'est un public, dans l'ensemble, rural et p<strong>au</strong>vre, plutôt âgé, avec une<br />

égale proportion d'hommes et de femmes. La femme que nous accompagnons ce matinlà<br />

est, elle, fonctionnaire. Elle habite à trente kilomètres de Teuk Laak et a demandé une<br />

permission d'absence de son ministère pour la matinée. Nous croisons <strong>au</strong>ssi un médecin<br />

assistant, venu accompagner son épouse, qui en profite pour saluer ses collègues du<br />

dispensaire et obtenir pour sa femme une place assise dans la fraîcheur de la salle.<br />

<strong>Les</strong> raisons de la consultation sont multiples et l'assemblée évoque<br />

parfois la Cour des Miracles. Alors que, pour tromper l'attente, chacun interroge son<br />

voisin sur les raisons qui l'amène, une vieille femme, soulevant son sampot (jupe<br />

cambodgienne), montre ses jambes déformées et couvertes de plaies purulentes. Une<br />

<strong>au</strong>tre, venue spécialement de la province de Battambang, montre son goitre et le<br />

médecin assistant en profite pour expliquer les différentes formes qu'il peut revêtir et lui<br />

prodigue quelques conseils, écoutés avec attention par les voisins. Une malade mentale<br />

(chgouet), échappée d'une maison voisine et attirée par l'animation qui règne, vient voir<br />

ce qu'il se passe, avant d'être rattrapée par des parents. Notre compagne est, elle, moins<br />

gravement atteinte. Elle souffre des sasay (“conduits”) du bras, une douleur dont elle ne<br />

connaît pas l'origine mais qu'elle ressent depuis un an déjà. Elle a déjà consulté un<br />

médecin mais ses piqûres et ses injections de sérum lui ont coûté cher et le mal est<br />

revenu peu après. “Pour sûr, les médecins nous ruinent”, grommelle un vieillard qui<br />

s'est joint à la conversation. Lui tousse depuis longtemps. “<strong>Les</strong> médecins sont trop<br />

intéressés par l'argent, dit-il. Si on n'a pas d'argent, ils refusent de nous soigner. Et puis,<br />

à présent, ils ne sont pas très doués (ot poukaè, «tBUEk). <strong>Les</strong> médecins de l'ancien<br />

régime [régime du prince Sihanouk], oui, eux étaient compétents. Mais maintenant ...”.<br />

“Et puis, ajoute une sage-femme du dispensaire, on dit que les Maharashi ont soigné un<br />

cancer de l'utérus. Peut-être qu'il n'était pas à un stade très avancé. Je ne l'ai pas vu<br />

directement”.<br />

L'engouement manifeste pour les “médecins indiens” (peth indie,<br />

eBTü «NÐa) a diverses raisons. Sur le plan religieux, ils présentent un air de famille avec

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