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Les Médecins au Cambodge - Odris

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primaires est multiplié par deux en quinze ans, passant de 2 500 en 1953 à 5 330 en<br />

1969. De la même façon, l'on compte, en 1969, cent trente-neuf collèges et lycées, là où<br />

le Protectorat n'avait légué que quelques établissements.<br />

L'enseignement supérieur, enfin, est l'objet de la même fièvre de<br />

développement, dont des observateurs étrangers et cambodgiens ont souvent souligné le<br />

caractère excessif et parfois mal adapté. Ainsi, à côté de deux établissements majeurs,<br />

l'Université Royale Khmère et l'Université Bouddhique, constitués en 1960 dans la<br />

capitale, le prince Sihanouk lance en 1964 la construction de neuf universités et trentedeux<br />

facultés. Certaines d'entre elles répondent à un souci de décentralisation, comme<br />

les facultés de médecine, d'océanographie et d'électricité de Takeo-Kampot, dont la<br />

centaine d'étudiants est installée en rase campagne. Mais cette “inflation”, selon les<br />

termes d'un observateur cambodgien1 qui ne publie ses critiques qu'après la chute du<br />

régime, disperse les enseignants et alourdit les coûts de fonctionnement.<br />

b) Diversité des formations et éclatement du corps médical<br />

Le développement des enseignements médic<strong>au</strong>x et para-médic<strong>au</strong>x<br />

obéissent <strong>au</strong>x mêmes directives d'une politique volontariste liant modernisme et œuvres<br />

prestigieuses. Dans cette optique, les <strong>au</strong>torités cambodgiennes souhaitent former une<br />

élite médicale capable de prendre en main le plus rapidement possible les structures de<br />

soin de pointe, ainsi que l'enseignement médical. Mais par ailleurs, la multiplication<br />

exponentielle des structures de santé provinciales nécessite la formation rapide d'un<br />

personnel médical. Ces objectifs parfois difficiles à concilier sous-tendent les<br />

négociations avec la France.<br />

A la fin des années 1930 déjà et pour les raisons évoquées dans le<br />

chapitre précédent, il devenait presque impossible de recruter des étudiants<br />

cambodgiens pour qu'ils étudient la médecine. Une conférence des directeurs loc<strong>au</strong>x de<br />

la santé, réunie en 1937 à Hanoi, proposa de revoir les modalités de formation en<br />

revenant tout bonnement à la formule des médecins indochinois, sous le titre<br />

1 PHUNG TON, “L'éducation nationale sous l'ancien régime”, <strong>Cambodge</strong> nouve<strong>au</strong>, juin 1970, 2. Cité par<br />

Charles MEYER, op. cit., p. 163.

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