29.06.2013 Views

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

263<br />

Parallèlement à ces modifications intervenues dans la répartition des<br />

pouvoirs et malgré l'incrédulité des observateurs occident<strong>au</strong>x – journalistes et services<br />

de renseignements – le désengagement vietnamien s'est effectivement déroulé sous<br />

l'effet de facteurs conjugués (difficultés économiques aggravées par l'embargo<br />

étatsunien imposé en représailles à l'occupation du <strong>Cambodge</strong>, enlisement de la<br />

situation militaire <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, ouverture des pourparlers entre les différentes factions<br />

cambodgiennes à partir de 1986). D'année en année, les troupes se sont progressivement<br />

retirées du <strong>Cambodge</strong> jusqu'<strong>au</strong> retrait final de septembre 1989.<br />

Une fois ces structures mises en place par le gouvernement vietnamien et<br />

les modifications intervenues dans le jeu interne du pouvoir, le contrôle et l'encadrement<br />

de la population restent importants, montrant que les véritables enjeux sont dorénavant<br />

la reproduction d'un pouvoir qui va rester inchangé jusqu'<strong>au</strong> mandat de tutelle exercé<br />

par l'O.N.U. en 1992. Cette disposition du pouvoir, sa “khmérisation” puis son<br />

“verrouillage” apparaissent clairement <strong>au</strong> sein du ministère de la Santé.<br />

Le ministre de la Santé nommé <strong>au</strong> tout début est Nou Beng qui présente<br />

toutes les caractéristiques politiques requises pour mener une carrière ministérielle dans<br />

les premières années de la République Populaire du Kampuchea sous égide<br />

vietnamienne.<br />

Comme d'<strong>au</strong>tres membres du Parti, il est issu d'une minorité ethnique du<br />

Nord-Ouest du <strong>Cambodge</strong>, la minorité lao1. C'est un “Khmer Viêt-minh”, formé à la<br />

médecine par les communistes vietnamiens dans les années 1960. Il démissionne du<br />

Parti Communiste du Kampuchea en 1974, tout comme de nombreux <strong>au</strong>tres “Khmers<br />

Viêt-minh”, et s'exile <strong>au</strong> Viêt Nam. Rallié <strong>au</strong> Front Uni National de Salut du<br />

Kampuchea dès sa création en décembre 1978, il est chargé des affaires de santé du<br />

Conseil Populaire Révolutionnaire du Kampuchea avant de devenir ministre de la Santé<br />

et des Affaires Sociales de la République Populaire. Parallèlement ou successivement à<br />

ces fonctions ministérielles, il occupe des postes à l'Assemblée Nationale (représentant<br />

de la province de Ratanakiri, vice-président de l'Assemblée Nationale) et dans le Parti, à<br />

1 Le mouvement communiste a fait de nombreux adeptes parmi les “Khmers d'En H<strong>au</strong>t” (Khmaer Leu)<br />

comme les avaient désignés le prince Sihanouk, dans un effort pour leur donner une place à part entière<br />

dans la société cambodgienne.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!