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Les Médecins au Cambodge - Odris

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(dans l'actuel Laos) <strong>au</strong> Sud de la Cochinchine (actuel Viêt Nam1), que le souverain<br />

khmer, jusque-là obscur, accède <strong>au</strong> statut historique de dernier grand roi angkorien. Ces<br />

stèles en sanscrit, presque toutes identiques2, offrent quelques détails sur l'organisation<br />

de ces établissements, le personnel qu'il héberge et la pharmacopée utilisée.<br />

<strong>Les</strong> médecins français s'intéressent à ces découvertes et s'associent à<br />

l'interprétation des sources. C'est par exemple le cas de Palmyr Cordier, spécialiste de<br />

médecine indienne qui propose, en 1903, une identification de la trentaine de plantes<br />

(dont be<strong>au</strong>coup semblent médicinales) distribuées <strong>au</strong>x pensionnaires des hôpit<strong>au</strong>x lors<br />

des trois fêtes annuelles3 et dont la liste en sanscrit figure sur les stèles. C'est le cas<br />

également de M. Mesnard, directeur de l'Institut Pasteur, <strong>au</strong>quel fait appel en 1934<br />

l'orientaliste George Cœdes pour identifier, sur un bas-relief du Bayon (un temple de<br />

l'époque de Jayavarman VII) un personnage probablement affublé d'une griffe cubitale<br />

(rétractation des doigts, symptomatique de la lèpre4) qui représentait peut-être<br />

Jayavarman lui-même. Bouddhiste adepte du Mahayana, plaçant ses hôpit<strong>au</strong>x sous<br />

l'influence du Bouddha Bhaisajyaguru (le “Maître des Remèdes”) et de deux<br />

bodhisattva, ce roi <strong>au</strong>rait, par ses œuvres pieuses et par sa compassion dont témoignent<br />

les stèles, cherché à acquérir des mérites dont l'accumulation <strong>au</strong>rait adouci son m<strong>au</strong>vais<br />

karma, marqué par la maladie.<br />

Mais à l'exception de ce prestigieux épisode, intéressant ceux des<br />

médecins coloni<strong>au</strong>x qui profitent activement de leurs affectations pour faire des<br />

recherches5, l'on ne connaît presque rien de la médecine cambodgienne ancienne. <strong>Les</strong><br />

chroniques royales, principales sources de l'histoire post-angkorienne, ont pour objet<br />

à ce jour (si l'on additionne les localisations de dix-sept stèles de fondation <strong>au</strong>x dix-huit vestiges, de<br />

conception architecturale identique mais sans preuve épigraphique).<br />

1 Cf la carte de ses emplacements dans Cl<strong>au</strong>de JACQUES, “<strong>Les</strong> édits des hôpit<strong>au</strong>x de Jayavarman VII”,<br />

Etudes cambodgiennes, janv.-mars 1968, 13, pp. 14-17.<br />

2 Cf Louis FINOT, “Notes d'épigraphie. II - L'inscription sanskrite de Say-Fong”, BEFEO, 1903, III,<br />

1, pp. 18-33 ; “Notes et mélanges. <strong>Les</strong> doublets de la stèle de Say-Fong”, BEFEO, 1903, III, 1, pp. 460-<br />

466 ; “Notes d'épigraphie. XVIII - Notes additionnelles sur l'Edit des hôpit<strong>au</strong>x”, BEFEO, 1915, XV, 2,<br />

pp. 108-111 et pp. 185-186. George CŒDES, “Etudes cambodgiennes. XXXIV - <strong>Les</strong> hôpit<strong>au</strong>x de<br />

Jayavarman VII”, BEFEO, 1940, XL, pp. 344-347 ; “L'assistance médicale <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> <strong>au</strong> XIIe siècle”,<br />

France-Asie, fév.-juin 1959, XVI, 153-157, pp. 493-496 ; Cl<strong>au</strong>de JACQUES, op. cit.<br />

3 Louis FINOT, “Notes et mélanges ...”, op. cit., p. 466.<br />

4 George CŒDES, Angkor. An introduction, London : Oxford Univ. Press, 1969 [1ère éd. franç. 1943], p.<br />

93.<br />

5 Comme nous l'avons déjà souligné, les postes <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> ne sont guère prisés par les médecins<br />

coloni<strong>au</strong>x.

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