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Les Médecins au Cambodge - Odris

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L'hôpital de Phnom Penh s'étoffe ensuite progressivement. En 1901, les<br />

femmes européennes – il y a alors deux cents civils européens dans la capitale –<br />

bénéficient d'un petit pavillon pour les accouchements. Un bâtiment pour aliénés et<br />

prisonniers (1908) et un <strong>au</strong>tre pour les contagieux (1911) sont également ajoutés. En<br />

1927 la décision de construire un nouvel hôpital indigène est prise car la section de<br />

l'hôpital mixte devient très insuffisante. Il doit comprendre cent-cinquante lits pour<br />

“petits payants et indigents” masculins ; <strong>au</strong>tant de lits pour les femmes de la même<br />

catégorie, ainsi qu'un pavillon séparé pour “moyens et grands payants” 1.<br />

<strong>Les</strong> combats qui résultent de la révolte de 1885-1886 sont également<br />

l'occasion de créer des postes médic<strong>au</strong>x à l'intérieur du pays mais sur cette quarantaine<br />

d'infirmeries, quatre seulement sont dirigées par des médecins et pourvus en<br />

médicaments et en instruments chirurgic<strong>au</strong>x (Pursat, Takeo, Kompong Thom, Kratié).<br />

<strong>Les</strong> <strong>au</strong>tres ne reçoivent que des médicaments et doivent évacuer leurs blessés à Phnom<br />

Penh.<br />

Au début de la colonisation, les réalisations médicales <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, de<br />

même que celles en Annam et <strong>au</strong> Tonkin, ont été extrêmement modestes comparées à<br />

celles de Cochinchine où le premier hôpital est construit en 1862 à Choquan. Dans la<br />

possession conchinchinoise en effet, les missions religieuses et les fonds privés<br />

“annamites” ont joué un rôle particulièrement dynamique dans l'élaboration du service<br />

de santé civil qui compte soixante-douze établissements de secours médic<strong>au</strong>x indigènes<br />

en 1905.<br />

Au cours de la première période de la présence française <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong><br />

qui s'étend du milieu du XIXe siècle <strong>au</strong> tout début du XXe siècle, la progression des<br />

réalisations médicales a donc suivi une logique caractéristique des périodes de<br />

conquêtes coloniales, c'est-à-dire une logique dirigée par les impératifs militaires et – à<br />

un moindre degré – missionnaires. La domination une fois assise, à la fin du XIXe<br />

siècle, s'ouvre une seconde phase, celle de l'organisation de l'administration coloniale,<br />

impliquant la gestion sanitaire de la population protégée. C'est en ce sens que l'on peut<br />

dès lors parler d'une organisation politique de la santé.<br />

1 René MORIZON, op. cit., p. 195.

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